samedi 23 mars 2013

Les yeux de cristal

J'étais arrivé devant le jour, éteint et grisaillant
Parfois, je ne retrouve plus les battements de mon espérance
Et ma volonté meurt dans ce manque de confiance
Comme le jour où je me suis mis à douter de tout
A renier la beauté, et à ignorer les bras de mes amis
La fleur fânée au fond de mon miroir flétri
Une pâle peur, douceur et langueur
J'ai maintenant le désir mitigé d'impuissance
Qui me porte tout en haut de ma tête
Dans les sordides illusions d'une fraîche folie
Pour me sentir dans mon coeur
Pour prendre conscience de ma conscience
Devant les paysages bridés, je me suis abandonné
Peut-être que je ne reviendrais pas
Parce que, comme tout ceux que l'on enferme
Dans des murs de complexes
Qui font les prisons les plus inviolables et les plus maudites
Comme tout ceux qui ont enduré leur personne
Pareil au supplice des ténèbres foudroyés par vous
Comme tous ceux-là
J'ai l'envie de fuir
Sur la ligne des horizons perdus
Des voyages et des rencontres
Avant d'arriver devant les bouquets du bonheur
Je cultiverai les champs étoilés de ma torpeur
Et l'espace oublié de mon imaginaire
Les yeux démesurés et la bouche idolâtrée
La rencontre d'un autre
Qui me recherche au fond de moi
Dans ces yeux de cristal.

Le 13 mai 1984

mercredi 9 janvier 2013

Les mots qui s'en vont

Les vagues du ciel d'aujourd'hui
Ont agréablement baigné
La chaleur de ma nuit
Je m'en irai dans mes mots d'argiles
Mes mots de compagnies
Dans un immense abri
Où renaïtront dans l'océan nos îles
Qui furent nos paradis
Les rancoeurs s'affrontent
Une larme écoulée
De mes paupières rougies
Je m'envole ce soir dans des tourments passionnants
Où va l'heure qui s'épuise
Les fenêtres silencieuses, le lampion se souvient
De ces incultes pensées
Mais la jouissance de l'être envahit cette pièce
Une momie me regarde, puis elle tourne la tête vers la porte
Ces yeux noirs dans des orbites vides
J'éteins mon soleil
Pour réapparaître dans le jour
Et les signes de votre présence se détachent
De vos ombres
Vos gestes s'écorchant
Demeurent dans le lointain désert
Où les éclairs de la raison ne viendront jamais
Réanimer les étés et les odeurs
A jamais condamné
Et les mots s'en iront dans la ligne suivante...

Le 2 juin 1984

mardi 8 janvier 2013

Confessions

Dans la folie d'un désespoir
Je me suis étranglé de noir

Peur de la nuit, peur du sort
Et du règne de la mort

J'ai goûté aux alcools de la solitude
Sans jamais mentir, gloire, pleinitude

On pourrait pourtant tout quitter
Mais je ne cherche pas à m'enfuir
Je ne peux me détacher
De tes yeux qui me font souffrir

Dans la détresse d'un instant doux
J'ai désiré devenir fou

Peur du rire de tout ces hommes
Coeur qui s'enfuit, mots qui se gomment

J'ai désiré fou devenir
Au firmament de ton sourire

On pourrait pourtant s'évader
Et laisser les corps courir
Mais je ne peux abandonner
Ces caresses qui me font languir

Mais je ne peux abandonner
La chaude clameur de tous mes désirs

Le 1er juin 1984