samedi 25 mai 2019
Absence
La radio est sourde,
Intolérante solitude,
Une présence vide et lourde,
S'éteint dans cette plénitude.
L'essentiel est absent,
Dans cette sublime durée,
L'immatérialité du temps,
Devant l'ange excité.
Ce cube de souffrance,
Dans la nuit des douleurs,
Efface les couleurs,
Dans cet instant de délivrance.
Une angoisse transparente,
Se perd en cherchant,
La pulsation du temps,
Mais la vie est trop lente.
Sueur de la peur ralentie,
Des mains ouvertes dans le cri,
Comme un vol ignoré,
Transport heureux et crucifié,
La magie s'est refermée,
Sur le seul prisonnier,
Dans sa mémoire oppressante.
La mort est consentante...
Aix-en-Provence - Le 3 août 1984
lundi 20 mai 2019
Tu ne comprend pas
Dans les rues des histoires tissent nos visages,
Ils parlent de nos gestes sans regarder leur pauvre sort,
Et ils feront tout pour nous détruire en attendant la mort,
Pour la fierté livide, mais ils sont nos rouages.
Toi, tu ne dis rien de ta vie,
Pourtant, elle coule comme l'eau, elle frétille comme un poisson,
Parce que tu es bien dans ta peau et que tu ne demandes rien.
Vivre, puissamment,
Les autres, ils parlent à ta place.
Toi, tu voyages dans tes rêves qui vivent, ta vie qui rêve.
Les temps dorés sont à toi,
Tu tiens tes moments et ils te retiennent dans le temps.
Les histoires me seront ainsi inutiles,
Comme toi,
Je n'ai plus besoin d'autres que ma foi.
Pourtant, elle s'envole souvent,
Avec l'espoir qui s'émiette.
Grande, je la veux grande.
Les parfums du bonheur prennent source dans le puits des espoirs,
Mais il a besoin de force pour vaincre les néants des tristes quotidiens,
L'habitude ronge tous les désirs.
Ces pages restent seules,
Comme un cri dans une foule paniquée,
Qui peut comprendre ?
Un mot,
Seul,
Isolé,
Qui te regarde... et tu ne comprends pas.
Aix-en-Provence - Le 27 juin 1984
samedi 18 mai 2019
L'abîme futur
Face à l'abîme futur,
Face à l'être absolu,
Face à l'incompréhension nue,
Face aux jugements impurs,
Il a rompu les chaînes d'amour,
Et couper les racines du couple,
Dans sa solitude, il s'accouple,
Aux silences des nouveaux jours.
Les autres n'ont rien dit,
La douleur a dévoré,
Les espoirs bafoués,
Par le jeune loup maudit.
Les solitaires s'en vont,
Toujours dans leur vide,
En quête de créations livides,
Pour écrire des chansons.
Tous ces cœurs meurtris,
Par l'idéal illusoire,
Par fuite du désespoir,
Il a changé de vie.
Devant ces jours nouveaux,
Se demandant déjà,
S'il réussira,
A répondre à son écho.
Aix-en-Provence - Le 18 avril 1984
vendredi 17 mai 2019
Une page
Dans les noires hantises,
Dans la gloire promise,
Dans les glaces fumées,
Dans la trace effacée,
Un arbre ivre crie,
Un soleil gelé,
La table de cuivre plie,
Sous le soleil déterré.
Le carillon annonce la mort,
Devant les perles de sang,
Entre tous ces gens,
Le sorcier et le croque-mort,
Une innocente rue, angoisse,
Se métamorphose dans ma tête,
Les vents et les tempêtes,
Et mon rêve se froisse.
Un chat, un homme, la foule,
Les bruits colorés d'une vie sourde,
Et les pas pressés, les personnes lourdes,
Tournent, tournent, les regards roulent.
Je suis un être contemplant,
Les pas qui écraseront nos cœurs,
Je suis un poème mécontent,
Parce que rien ne peut traduire ce malheur.
Ce malheur, bonheur,
Que mille mots ont déjà porté,
La raison dans sa grandeur,
S'est évaporée dans nos brumes éveillées.
Il n'est pas d'excuse,
Pour m'arrêter de taper dans son âme,
Bien que les saisons s'usent,
Je resterai fidèle à mon drame.
J'aime les secondes qui bercent ces cadences,
J'aime les douces nuits de voyage,
J'aime les folies répétées qui me donnent la chance,
Celle qui fait vivre, aimer et écrire ma page.
Aix-en-Provence - Le 3 juillet 1984
mercredi 15 mai 2019
Un Homme
Les jours n'ont plus d'âme dans la nuit des malheurs,
Scintillante et cruelle, je suis abandonné,
La force n'est pas assez glorieuse de tant de douleur,
Les martyrs incessants nous contraignent d'exister,
L'histoire, colorée rouge sang,
Le quotidien maquillé gris souffrance,
J'aime aussi les intenses moments,
Quand s'arrêtera la cadence,
Les vents sont dans la brise légère,
Comme une aventure de mystérieux maraudeurs,
Comme une valse en ton honneur,
Les jours de demain sont déjà hier,
Pour toi suffira un mot que je ne connais pas,
Les oiseaux s'envolent pour nous,
Sans comprendre je deviens fou,
De n'être comme toi,
La vague est fine, belle et sans fin,
Je ne me calmerai pas,
Un homme a peur de ses propres pas,
Vêtu de mon angoisse jaunie,
Rencontrer ma propre vie,
Les yeux survivront dans un quatrain.
Aix-en-Provence - Le 9 avril 1984
Dans les silences
Dans les silences répétés,
Métaphore,
Les caricatures ensorcelées,
Jettent l'or,
De ces saveurs vaincues,
A nos têtes nues,
Et dans les ombres indéfinies,
Un rire,
Et dans les pas, la nostalgie,
Mourir,
Là, rendez-vous de nos larmes,
Là, le lieu de nos alarmes,
Et les ventres endormis,
Contre,
Tous ces cœurs ennemis,
Rencontre,
Les décisions ultimes de ceux,
Qui me dominent pour toujours,
Je reste assis dans un creux,
Où les vertiges de mon labour,
Les âmes, les tristesses,
Hautaines et grandiloquentes,
Paresse,
Impatiente,
On ne pourra trouver qu'une ligne,
De dérision,
Définition,
D'un tableau que le créateur signe,
Devant nos silences,
Dans les silences,
Il croit encore à ses passions,
Je ne sais pas,
Je ne sais pas...
Aix-en-Provence - Le 20 juin 1984
mardi 14 mai 2019
La douleur défunte
Oublier est une trêve,
Dans les cœurs hallucinés,
Dans le poème et dans mes rêves,
Des âmes abandonnées,
C'est vrai, questionner est facile,
Mais ton regard indocile,
Me poignarde le cœur,
Dans le plaisir, dans la douleur,
Le bonheur voyage dans nos têtes,
Et comme un vivant jour de fête,
Ton sourire m'épanouit,
Dans l'espace et l'oubli,
Tes bras vagabondeurs,
Ton visage charmant,
De tes mots surgit un cœur,
Qui aimera les gens,,
Car ta vie est un voyage
Qui t'emmènera dans ton être,
J'accompagnerai ce pèlerinage,
Par la magie de tes lettres,
La musique m'a aidé,
A comprendre les sentiments,
Ta rencontre m'a donné,
La force des vivants,
Aussi ton étoile,
Qui toujours me dévoile,
Les secrets de la nuit,
Doit éblouir ma vie,
Les secondes se dérobent,
Et le temps m'enrobe,
Des plaisirs incommensurables,
De te revoir, admirable,
Ma plume s'est éteinte,
Dans l'espace de ce jour,
Dans la douleur défunte,
Nos deux vies se parcourent...
Aix-en-Provence - Le 20 avril 1984
dimanche 12 mai 2019
Dans ton doux souvenir : tragiques illusions...
Je suis étrangement vidé, amèrement étouffé,
Par ces mortes années,
L'air d'ici m'étrangle doucement par les douloureux regrets,
Ton image pathétique torturant mes doux souvenirs,
Tes gestes mélodieux agresseront toujours mon âme éteinte,
Se répandant dans ma complainte,
Je t'ai laissé m'oublier,
Mais jamais t'oublier je ne pourrai,
Un chant d'ivresse sur ma solitude repose,
Et personne ne comprend ce mortel mouvement,
Les songes se pétrifient aux caresses de ta mémoire,
Tristement, je fuis vers les funestes ostensoirs,
Un firmament dans tes yeux,
Et les spasmes de ton ventre,
Ont moulé si longtemps la joie,
De mes temps adorés,
Et des rides de bonheur,
Ont laissé place aux brumes du malheur,
J'ai perdu ta lueur,
Je suis aujourd'hui un cadavre mélancolique,
Animé seulement par l'espoir de te redécouvrir,
Ta conquête est céleste mais je ne suis que poussières,
Plongées dans les mâchoires de l'enfer,
Tu es mon vivant soleil.
Mais je m'ouvre aux silences de ton lointain soupir,
Pour entendre les flots désespérés d'un violon qui respire,
La mort dans la tête et le vide dans le cœur,
Une rayonnante musique traverse les pores de mes illusions,
Je pleure une note sacrée dans l'angoisse divine de ta beauté,
La brise amoureuse me transporte dans une tempête fanatique,
Et dans mes souvenirs brisés avec toi je meurs d'aimer.
L'infernal tambour de la consciente raison,
S'écroule sans cesse devant mes fatidiques utopies,
M'empêchant de croire en la créatrice imagination,
M'interdisant les contrées mystérieuses de nos tendres folies,
Il bat les rythmes saccadés de ma foi trahie qui se meurt,
Et les jours se dévorent dans l'inlassable lassitude,
La grisaille règne puissamment sur mes lendemains condamnés,
Je voyage pourtant si loin aux souffles chaleureux,
De ta bouche enchantée d'où s'échappent méticuleusement,
Le verbe magnifique de ton élégance mystique,
Dans l'adoration totale de ton être et de ton existence,
Je construis chaque seconde les prisons de l'indifférence,
Qui me rejettent sans cesse sur les rives de l'oubli,
Mais la croyance aura raison du quotidien,
J'exploserai un jour dans le miracle harmonieux,
De nos rencontres éternelles qui, rattachant nos deux mains,
M'inviteront à jamais dans les paradis de nos amoureuses destinées.
Aix-en-Provence - Le 6 décembre 1984
vendredi 10 mai 2019
Entre
Entre les sons et les nuits,
La mer, la vague,
Éteintes se retiennent sur les flancs,
De mon enfance,
Et du haut de l'observatoire,
J'imagine, j'imagine,
Encore une aventure perdue,
Un temps que l'on cache,
Entre les sons et les nuits,
Entre les murs et les vents,
Dans les myriades dénudées,
Un souvenir,
Heureuse, joyeuse, savoureuse,
Sans haïr ceux qui haïssent,
Pour grandir la gloire naïve,
Au creux de ma fatigue,
Les parfums mystiques,
Entre les murs et les vents,
Entre la fin et l'oubli,
Tes yeux noyés dans ma cruauté,
Ta plainte charmante,
Et mon cœur désordonné,
Un esprit ne saurait mentir,
Aux voiles secrets de ta volupté,
L'arbre décline,
Aux horizons de ma pensée,
Entre la fin et l'oubli,
Entre les temps et les saisons,
Brumes, vapeurs,
Dans ces rides accablées,
Où le désir se pâme,
Où le désir s'efforce,
De mourir dans mes gestes,
Commandés par un ailleurs,
Je crois au néant,
Entre les temps et les saisons,
Entre le cri et une larme,
Défi de mort,
Brûlé par les cieux,
Tout est dans ce parchemin,
Contemplant les ailes,
Virevoltantes des lendemains,
Mur d'incompréhension,
Le souffle, le souffle,
Entre le cri et une larme,
Entre l'angoisse et la raison,
Limites incontrôlables,
Des finitudes incomparables,
Dans nos mains, nos chemins,
Errance et bonheur,
Je vacillerai pour toi,
Aux charmes lointains,
De mon message, ta voix,
Entre l'angoisse et la raison,
Aix-en-Provence - Le 22 juin 1984
jeudi 9 mai 2019
Création
Tu ne connais pas la mort, mais tu as vu ta naissance,
D'un Dieu de l'éternel, tu n'es donc point l'essence,
Ton immortalité n'est pas éternité,
Ainsi, tu es demi-Dieu car dans ton commencement,
Tu as un jour dans l'aube des temps surgit du néant,
Dieu qui jamais ne finira, n'a jamais commencé,
Dans son existence sans durée, Il est,
Une larme de pureté dans les convulsions cruelles,
De l'inerte matière, de ce froid univers,
Ont surgit des pleurs de l'inconscience éternelle,
Pour donner à l'existence l'intelligence de son calvaire,
Création sublime de l'ignorance des choses physiques,
Des molécules fatales est née la pensée en liberté,
Du destin de la nature, de la providence des instincts,
Le vide a engendré l'angoisse, la peur, l'humain,
De l'éternel équilibre est né un temps, une durée,
L'automatique mécanisme des lois a engendré la vie historique,
De la nature est sorti l'homme mais nature il n'est plus,
Il est le lieu d'un vertige dans la rencontre fatidique,
D'un temps passé dans le souvenir et d'un temps imprévu,
Où le présent sans jamais se fixer comme une ligne mélodique,
Ne peut qu'exister que si durée s'écoule, futur devenant passé,
Toujours en équilibre, l'homme est ainsi consumé,
Alors que les générations changent, la question demeure,
Alors que les siècles évoluent, il reste la même peur,
Dans les arts d'hier et dans les arts de demain,
Peintres et poètes, acteurs et musiciens,
Dans leur quête incessante du changement et de la différence,
Répéterons toujours l'évidente illusion et l'éternelle apparence,
Les notes tristes et belles des poésies droguées,
Les couleurs suaves et chaudes de nos musiques sacrées,
Et les mots majeurs du chant des comédies,
Fixent à jamais notre éphémère vie,
Cette immortalité de l'art est elle aussi condamnée,
Par l'insolente ivresse de nos fatalités,
Il n'y a que le néant qui puisse se passer du temps,
L'art est histoire, et l'histoire mène à la fin sûrement.
Aix-en-Provence - Le 27 décembre 1984
mercredi 8 mai 2019
Envolée
Dans les paysages ensoleillés de l'horizon de ton corps,
La trace sensuelle de la beauté,
Dans la profonde forêt, des sublimes vallées,
La forme charnelle de tes muettes lignes,
Mais les cris et les sons mystiques de la peau qui s'égare,
Ont remplacé pour toujours les pâleurs du regard,
Les doigts crispés de sueurs désirées,
Le cœur tendu dressant ses mâles voluptés,
Et l'atmosphère s'excitant de ces puissantes secondes,
Où les êtres dans la hargne du désir se fondent,
Laissant mourir les extases éblouies dans le sein de leur lyre,
Pour n'être plus qu'un monde de vibrations et de désirs,
Ils s'oublient dans cette éphémère éternité,
Dans les quais des plaisirs, ils délaissent la vie,
S'arrachant tour à tour les caresses d'envie,
Dans la mort paradisiaque, le couple enivré,
L'organique torture les fixant pour toujours,
Dans les feux purificateurs des flammes de l'amour,
Le ventre se creuse de mille convulsions,
Où l'infini bonheur respire l'infinie sensation,
Les courbes enchantées se dessinent langoureusement,
Dans ces spasmes diaboliques des soupirs de l'amant,
Les étoiles divines de ces cieux émerveillés,
Se tendent amoureusement pour crier leurs désirs,
Dans les caresses brûlantes, les passions en délire,
Déchargent violemment les graines sacrées des folles voluptés,
Aussi, brillent puissamment les rivières de l'amour,
Qui feront les océans des plus beaux de nos jours,
Aussi, flamboie courageusement la dague du désir,
L'arme des passions de la vie qui encore me déchire,
Mais je veux mourir d'amour et non mourir du temps,
Car le cœur est éternel dans ces vastes monuments.
Aix-en-Provence - Le 9 décembre 1984
Les soupirs
Le temps indécis se retourne
Sur mes ambitions maladives
L'espoir tourmenté me détourne
Des abandons, angoisses craintives
Un furtif rayon découvre le jour
Luminaires pâlis dans la nuit de silence
Dans les gouffres en cadence
Je fuis peu à peu mon retour
Le retour aux matières
Aux gestes trompeurs et aux colères
Dans l'étrangère réalité
Des vies perdues, fatalité
La danse violent m'emporte
Au-delà des mots et des raisons
Dans cette pièce sans porte
Dans ce souvenir en dérision
Un bouquet de dentelles
Un regard froissé
Dans le sang glacé
S'estompe la chandelle
Sombre amertume
Le soir me parfume
De ses plus grandes couleurs
La douleur dans le bonheur
La journée est ailleurs
Je ne reconnais rien de ce qui m'entoure
Je reviendrai tout à l'heure
Et serais absent pour toujours
Dans ce labyrinthe construit par moi-même
Je chercherai ma trace
Dans ce miroir à deux faces
Je poserai l'emblême
Un symbôle perdu dans les symbôles
Un homme sans rôle
Pour dire que je n'ai pas réussi
Pour dire que je n'ai pas compris
La fleur est bleue colorée
Le ciel est encore profond
L'horizon s'est éloigné
De mon regard trop long
Il reste devant ses mains perdues
Pour se demander ce qu'il fera après
Le présent toujours dépassé
Par la vie que l'ennui a corrompu
Et l'indifférence des coeurs boiteux
Trop grande et c'est affreux
Ils se donnèrent la main tant de fois
Une lourde mort au fond de moi
Des gens entrent dans nos vies
Des espoirs subliment nos coeurs
Mais tout au fond de nos folies
Un enfant seul pleure
Les principes resteront ridicules
Et je meurs dans leur puissance
Leur vérité n'a pas de sens
Au lieu de tomber, je recule
Devant la franchise, devant la sagesse
Devant la bêtise et devant la détresse
La passion s'enrobe d'amour
Je ne suis d'aucun secours
Ô Déesse des enfers passionnés
L'ange se moque de ma maladresse
Que tes fantasmes soient exhausés
Dans la sueur de mes ivresses
L'imagination donne les visages d'enfants
Et les larmes du nouveau né
Devant mon mur accablé
J'ai contemplé ce furtif moment
Où les sons et les couleurs
se mêlaient dans leur stupeur
Où la peur et le désir
Se tiraillaient dans le plaisir
Dans ce couloir silencieux
S'est évadée ma jeunesse
Dans ce dessin mélodieux
S'est réfugiée ma tristesse
Les voluptés naissantes
Ont troublé mon destin
Dans cet autre chemin
Des lignes pensantes
Le profil du mystère m'a ébloui
Dans les odeurs nacrées évanouies
Je prononce encore le mot du mensonge
Les remords et les angoisses me rongent
Il faudra vagabonder
Dans les temps séduisants
Les promesses de liberté
Parcourent les ans
Je rencontre l'ivresse de l'espace
Aveugle et immobile dans la nuit
Parmi les notes arrondies
Les futurs conquis me prélassent
Sur cette lettre, sur ce message
L'intense question que je désire
L'intense mort dans ce soupir
Bastia - Le 8 mai 2019
mardi 7 mai 2019
Lamentations
C'est une ivresse commune
Aux âges inondés
Un poème ignoré
Aux lamentations nocturnes
Les soleils sans étoiles
Les sourires oubliés
Livide réalité
Mon angoisse se dévoile
Entre deux mers, mon bateau s'est échoué
Entre tes jours, mon âme perdue
Mes souvenirs entremêlés se muent
Dans la souffrance poignante de ta beauté
La vie, l'instant et le passé
Les mots, la nuit et ta présence
Inquiet et errant, j'irai dans ta danse
Retrouver les rythmes de nos doux baisers
Mais le soleil cache l'ombre
C'est une amie qui me l'a dit
Ces mots sont restés inscrits
Dans ma mort où ton âme sombre
Aix-en-Provence - Le 14 avril 1984
lundi 6 mai 2019
Mort d'une note de musique
La mort d'une note de musique,
Essoufflée dans sa langueur,
De sa torpeur,
Emporte
Les doux sons de sa beauté,
Émerveillée.
La chanson du silence ému,
Où tout s'éteint,
Pour presque rien.
Dans cette présence,
La musicalité,
Nerveuse et chaude,
Intense et étonnée,
M'a donné un jour,
Le courage d'exister
Aix-en-Provence - Le 24 février 1984
dimanche 5 mai 2019
Monologue pour une autre
Une note s'évapore de la boîte des rêves
Les rêves colorés d'espérance et d'incertain
La fenêtre contemple les horizons déçus
Le soleil, aujourd'hui, ne m'a pas regardé
Et dans la liberté froide de mon imagination
Dans les océans infinis de mon âme qui s'envole
Dans le vide provocateur qui défie mon esprit
Je tente de trouver les mélodies enchantées de mon idéal consumé
Par les rires hideux de leur indifférence qui me dévore
Par le néant continuel des machines à vivre qui passent là
Mais je suis inoffensif devant les yeux perdus qui s'invitent
Au voyage
Ton voyage est bleu
Tel un cœur libre qui joue avec les hasards de son passage
Dans le tableau en feu de mes passions enivrantes
Je flotte, gai nuage, avec la brise de printemps
Qui caresse mes folies
Et je vis la métamorphose de l'ennui
En un bouquet magique de miroirs et de soleils heureux
Car tu tiens dans tes mains une volonté puissante
Celle des sirènes des paradis imaginaires
Celle des enfants et celle des fous
Une admiration respectueuse te protège des grands tombeaux
Dans tes pas indécis, je retrouve les secondes de vérité
Qui ont baptisé mes jours froids et mes morts et, chaque nuit
Dans le sourire de ton regard
J'efface les lamentations de ma tête de douleurs
Les joies sont partout autour de mes cadences maladives
Pas besoin du temps pour que battent nos cœurs
Pas besoin du temps pour qu'ensemble jouent les enfants
Aix-en-Provence - Le 3 mai 1984
mercredi 1 mai 2019
Pause
L'espace est immobile dans la pause du soir,
Un regard tranquille sur la lumière du noir,
Les murs ont bercé mes mouvements, protégeant ma solitude,
Ils m'ont offert leur silence pour répondre à mes questions,
Les fenêtres aveugles m'ont voilé l'horizon,
Et dans ma cage fragile où je cherche des significations,
Une image est morte dans ma tête, un jour,
Connais-tu le rêve du penseur ?
Il voit ses mots dans le ciel,
Et les répétant dans sa tête, boîte de doutes,
Des millions de cerveaux agressés n'ont que faire de cette goutte,
De pensées,
Dans un monde inondé,
Mais l'âme reste mystérieuse,
Leur tristesse ne touchera jamais le bonheur du poète,
La douceur de la caresse paisible repose mon cœur,
Je languis de bonheur,
L'idéal est encore loin, très loin,
Mais peut-être droit devant,
Peut-être...
Aix-en-Provence - Le 1er Janvier 1984
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