samedi 25 mai 2019

Absence

La radio est sourde, Intolérante solitude, Une présence vide et lourde, S'éteint dans cette plénitude. L'essentiel est absent, Dans cette sublime durée, L'immatérialité du temps, Devant l'ange excité. Ce cube de souffrance, Dans la nuit des douleurs, Efface les couleurs, Dans cet instant de délivrance. Une angoisse transparente, Se perd en cherchant, La pulsation du temps, Mais la vie est trop lente. Sueur de la peur ralentie, Des mains ouvertes dans le cri, Comme un vol ignoré, Transport heureux et crucifié, La magie s'est refermée, Sur le seul prisonnier, Dans sa mémoire oppressante. La mort est consentante... Aix-en-Provence - Le 3 août 1984

lundi 20 mai 2019

Tu ne comprend pas

Dans les rues des histoires tissent nos visages, Ils parlent de nos gestes sans regarder leur pauvre sort, Et ils feront tout pour nous détruire en attendant la mort, Pour la fierté livide, mais ils sont nos rouages. Toi, tu ne dis rien de ta vie, Pourtant, elle coule comme l'eau, elle frétille comme un poisson, Parce que tu es bien dans ta peau et que tu ne demandes rien. Vivre, puissamment, Les autres, ils parlent à ta place. Toi, tu voyages dans tes rêves qui vivent, ta vie qui rêve. Les temps dorés sont à toi, Tu tiens tes moments et ils te retiennent dans le temps. Les histoires me seront ainsi inutiles, Comme toi, Je n'ai plus besoin d'autres que ma foi. Pourtant, elle s'envole souvent, Avec l'espoir qui s'émiette. Grande, je la veux grande. Les parfums du bonheur prennent source dans le puits des espoirs, Mais il a besoin de force pour vaincre les néants des tristes quotidiens, L'habitude ronge tous les désirs. Ces pages restent seules, Comme un cri dans une foule paniquée, Qui peut comprendre ? Un mot, Seul, Isolé, Qui te regarde... et tu ne comprends pas. Aix-en-Provence - Le 27 juin 1984

samedi 18 mai 2019

L'abîme futur

Face à l'abîme futur, Face à l'être absolu, Face à l'incompréhension nue, Face aux jugements impurs, Il a rompu les chaînes d'amour, Et couper les racines du couple, Dans sa solitude, il s'accouple, Aux silences des nouveaux jours. Les autres n'ont rien dit, La douleur a dévoré, Les espoirs bafoués, Par le jeune loup maudit. Les solitaires s'en vont, Toujours dans leur vide, En quête de créations livides, Pour écrire des chansons. Tous ces cœurs meurtris, Par l'idéal illusoire, Par fuite du désespoir, Il a changé de vie. Devant ces jours nouveaux, Se demandant déjà, S'il réussira, A répondre à son écho. Aix-en-Provence - Le 18 avril 1984

vendredi 17 mai 2019

Une page

Dans les noires hantises, Dans la gloire promise, Dans les glaces fumées, Dans la trace effacée, Un arbre ivre crie, Un soleil gelé, La table de cuivre plie, Sous le soleil déterré. Le carillon annonce la mort, Devant les perles de sang, Entre tous ces gens, Le sorcier et le croque-mort, Une innocente rue, angoisse, Se métamorphose dans ma tête, Les vents et les tempêtes, Et mon rêve se froisse. Un chat, un homme, la foule, Les bruits colorés d'une vie sourde, Et les pas pressés, les personnes lourdes, Tournent, tournent, les regards roulent. Je suis un être contemplant, Les pas qui écraseront nos cœurs, Je suis un poème mécontent, Parce que rien ne peut traduire ce malheur. Ce malheur, bonheur, Que mille mots ont déjà porté, La raison dans sa grandeur, S'est évaporée dans nos brumes éveillées. Il n'est pas d'excuse, Pour m'arrêter de taper dans son âme, Bien que les saisons s'usent, Je resterai fidèle à mon drame. J'aime les secondes qui bercent ces cadences, J'aime les douces nuits de voyage, J'aime les folies répétées qui me donnent la chance, Celle qui fait vivre, aimer et écrire ma page. Aix-en-Provence - Le 3 juillet 1984

mercredi 15 mai 2019

Un Homme

Les jours n'ont plus d'âme dans la nuit des malheurs, Scintillante et cruelle, je suis abandonné, La force n'est pas assez glorieuse de tant de douleur, Les martyrs incessants nous contraignent d'exister, L'histoire, colorée rouge sang, Le quotidien maquillé gris souffrance, J'aime aussi les intenses moments, Quand s'arrêtera la cadence, Les vents sont dans la brise légère, Comme une aventure de mystérieux maraudeurs, Comme une valse en ton honneur, Les jours de demain sont déjà hier, Pour toi suffira un mot que je ne connais pas, Les oiseaux s'envolent pour nous, Sans comprendre je deviens fou, De n'être comme toi, La vague est fine, belle et sans fin, Je ne me calmerai pas, Un homme a peur de ses propres pas, Vêtu de mon angoisse jaunie, Rencontrer ma propre vie, Les yeux survivront dans un quatrain. Aix-en-Provence - Le 9 avril 1984

Dans les silences

Dans les silences répétés, Métaphore, Les caricatures ensorcelées, Jettent l'or, De ces saveurs vaincues, A nos têtes nues, Et dans les ombres indéfinies, Un rire, Et dans les pas, la nostalgie, Mourir, Là, rendez-vous de nos larmes, Là, le lieu de nos alarmes, Et les ventres endormis, Contre, Tous ces cœurs ennemis, Rencontre, Les décisions ultimes de ceux, Qui me dominent pour toujours, Je reste assis dans un creux, Où les vertiges de mon labour, Les âmes, les tristesses, Hautaines et grandiloquentes, Paresse, Impatiente, On ne pourra trouver qu'une ligne, De dérision, Définition, D'un tableau que le créateur signe, Devant nos silences, Dans les silences, Il croit encore à ses passions, Je ne sais pas, Je ne sais pas... Aix-en-Provence - Le 20 juin 1984

mardi 14 mai 2019

La douleur défunte

Oublier est une trêve, Dans les cœurs hallucinés, Dans le poème et dans mes rêves, Des âmes abandonnées, C'est vrai, questionner est facile, Mais ton regard indocile, Me poignarde le cœur, Dans le plaisir, dans la douleur, Le bonheur voyage dans nos têtes, Et comme un vivant jour de fête, Ton sourire m'épanouit, Dans l'espace et l'oubli, Tes bras vagabondeurs, Ton visage charmant, De tes mots surgit un cœur, Qui aimera les gens,, Car ta vie est un voyage Qui t'emmènera dans ton être, J'accompagnerai ce pèlerinage, Par la magie de tes lettres, La musique m'a aidé, A comprendre les sentiments, Ta rencontre m'a donné, La force des vivants, Aussi ton étoile, Qui toujours me dévoile, Les secrets de la nuit, Doit éblouir ma vie, Les secondes se dérobent, Et le temps m'enrobe, Des plaisirs incommensurables, De te revoir, admirable, Ma plume s'est éteinte, Dans l'espace de ce jour, Dans la douleur défunte, Nos deux vies se parcourent... Aix-en-Provence - Le 20 avril 1984

dimanche 12 mai 2019

Dans ton doux souvenir : tragiques illusions...

Je suis étrangement vidé, amèrement étouffé, Par ces mortes années, L'air d'ici m'étrangle doucement par les douloureux regrets, Ton image pathétique torturant mes doux souvenirs, Tes gestes mélodieux agresseront toujours mon âme éteinte, Se répandant dans ma complainte, Je t'ai laissé m'oublier, Mais jamais t'oublier je ne pourrai, Un chant d'ivresse sur ma solitude repose, Et personne ne comprend ce mortel mouvement, Les songes se pétrifient aux caresses de ta mémoire, Tristement, je fuis vers les funestes ostensoirs, Un firmament dans tes yeux, Et les spasmes de ton ventre, Ont moulé si longtemps la joie, De mes temps adorés, Et des rides de bonheur, Ont laissé place aux brumes du malheur, J'ai perdu ta lueur, Je suis aujourd'hui un cadavre mélancolique, Animé seulement par l'espoir de te redécouvrir, Ta conquête est céleste mais je ne suis que poussières, Plongées dans les mâchoires de l'enfer, Tu es mon vivant soleil. Mais je m'ouvre aux silences de ton lointain soupir, Pour entendre les flots désespérés d'un violon qui respire, La mort dans la tête et le vide dans le cœur, Une rayonnante musique traverse les pores de mes illusions, Je pleure une note sacrée dans l'angoisse divine de ta beauté, La brise amoureuse me transporte dans une tempête fanatique, Et dans mes souvenirs brisés avec toi je meurs d'aimer. L'infernal tambour de la consciente raison, S'écroule sans cesse devant mes fatidiques utopies, M'empêchant de croire en la créatrice imagination, M'interdisant les contrées mystérieuses de nos tendres folies, Il bat les rythmes saccadés de ma foi trahie qui se meurt, Et les jours se dévorent dans l'inlassable lassitude, La grisaille règne puissamment sur mes lendemains condamnés, Je voyage pourtant si loin aux souffles chaleureux, De ta bouche enchantée d'où s'échappent méticuleusement, Le verbe magnifique de ton élégance mystique, Dans l'adoration totale de ton être et de ton existence, Je construis chaque seconde les prisons de l'indifférence, Qui me rejettent sans cesse sur les rives de l'oubli, Mais la croyance aura raison du quotidien, J'exploserai un jour dans le miracle harmonieux, De nos rencontres éternelles qui, rattachant nos deux mains, M'inviteront à jamais dans les paradis de nos amoureuses destinées. Aix-en-Provence - Le 6 décembre 1984

vendredi 10 mai 2019

Entre

Entre les sons et les nuits, La mer, la vague, Éteintes se retiennent sur les flancs, De mon enfance, Et du haut de l'observatoire, J'imagine, j'imagine, Encore une aventure perdue, Un temps que l'on cache, Entre les sons et les nuits, Entre les murs et les vents, Dans les myriades dénudées, Un souvenir, Heureuse, joyeuse, savoureuse, Sans haïr ceux qui haïssent, Pour grandir la gloire naïve, Au creux de ma fatigue, Les parfums mystiques, Entre les murs et les vents, Entre la fin et l'oubli, Tes yeux noyés dans ma cruauté, Ta plainte charmante, Et mon cœur désordonné, Un esprit ne saurait mentir, Aux voiles secrets de ta volupté, L'arbre décline, Aux horizons de ma pensée, Entre la fin et l'oubli, Entre les temps et les saisons, Brumes, vapeurs, Dans ces rides accablées, Où le désir se pâme, Où le désir s'efforce, De mourir dans mes gestes, Commandés par un ailleurs, Je crois au néant, Entre les temps et les saisons, Entre le cri et une larme, Défi de mort, Brûlé par les cieux, Tout est dans ce parchemin, Contemplant les ailes, Virevoltantes des lendemains, Mur d'incompréhension, Le souffle, le souffle, Entre le cri et une larme, Entre l'angoisse et la raison, Limites incontrôlables, Des finitudes incomparables, Dans nos mains, nos chemins, Errance et bonheur, Je vacillerai pour toi, Aux charmes lointains, De mon message, ta voix, Entre l'angoisse et la raison, Aix-en-Provence - Le 22 juin 1984

jeudi 9 mai 2019

Création

Tu ne connais pas la mort, mais tu as vu ta naissance, D'un Dieu de l'éternel, tu n'es donc point l'essence, Ton immortalité n'est pas éternité, Ainsi, tu es demi-Dieu car dans ton commencement, Tu as un jour dans l'aube des temps surgit du néant, Dieu qui jamais ne finira, n'a jamais commencé, Dans son existence sans durée, Il est, Une larme de pureté dans les convulsions cruelles, De l'inerte matière, de ce froid univers, Ont surgit des pleurs de l'inconscience éternelle, Pour donner à l'existence l'intelligence de son calvaire, Création sublime de l'ignorance des choses physiques, Des molécules fatales est née la pensée en liberté, Du destin de la nature, de la providence des instincts, Le vide a engendré l'angoisse, la peur, l'humain, De l'éternel équilibre est né un temps, une durée, L'automatique mécanisme des lois a engendré la vie historique, De la nature est sorti l'homme mais nature il n'est plus, Il est le lieu d'un vertige dans la rencontre fatidique, D'un temps passé dans le souvenir et d'un temps imprévu, Où le présent sans jamais se fixer comme une ligne mélodique, Ne peut qu'exister que si durée s'écoule, futur devenant passé, Toujours en équilibre, l'homme est ainsi consumé, Alors que les générations changent, la question demeure, Alors que les siècles évoluent, il reste la même peur, Dans les arts d'hier et dans les arts de demain, Peintres et poètes, acteurs et musiciens, Dans leur quête incessante du changement et de la différence, Répéterons toujours l'évidente illusion et l'éternelle apparence, Les notes tristes et belles des poésies droguées, Les couleurs suaves et chaudes de nos musiques sacrées, Et les mots majeurs du chant des comédies, Fixent à jamais notre éphémère vie, Cette immortalité de l'art est elle aussi condamnée, Par l'insolente ivresse de nos fatalités, Il n'y a que le néant qui puisse se passer du temps, L'art est histoire, et l'histoire mène à la fin sûrement. Aix-en-Provence - Le 27 décembre 1984

mercredi 8 mai 2019

Envolée

Dans les paysages ensoleillés de l'horizon de ton corps, La trace sensuelle de la beauté, Dans la profonde forêt, des sublimes vallées, La forme charnelle de tes muettes lignes, Mais les cris et les sons mystiques de la peau qui s'égare, Ont remplacé pour toujours les pâleurs du regard, Les doigts crispés de sueurs désirées, Le cœur tendu dressant ses mâles voluptés, Et l'atmosphère s'excitant de ces puissantes secondes, Où les êtres dans la hargne du désir se fondent, Laissant mourir les extases éblouies dans le sein de leur lyre, Pour n'être plus qu'un monde de vibrations et de désirs, Ils s'oublient dans cette éphémère éternité, Dans les quais des plaisirs, ils délaissent la vie, S'arrachant tour à tour les caresses d'envie, Dans la mort paradisiaque, le couple enivré, L'organique torture les fixant pour toujours, Dans les feux purificateurs des flammes de l'amour, Le ventre se creuse de mille convulsions, Où l'infini bonheur respire l'infinie sensation, Les courbes enchantées se dessinent langoureusement, Dans ces spasmes diaboliques des soupirs de l'amant, Les étoiles divines de ces cieux émerveillés, Se tendent amoureusement pour crier leurs désirs, Dans les caresses brûlantes, les passions en délire, Déchargent violemment les graines sacrées des folles voluptés, Aussi, brillent puissamment les rivières de l'amour, Qui feront les océans des plus beaux de nos jours, Aussi, flamboie courageusement la dague du désir, L'arme des passions de la vie qui encore me déchire, Mais je veux mourir d'amour et non mourir du temps, Car le cœur est éternel dans ces vastes monuments. Aix-en-Provence - Le 9 décembre 1984

Les soupirs

Le temps indécis se retourne Sur mes ambitions maladives L'espoir tourmenté me détourne Des abandons, angoisses craintives Un furtif rayon découvre le jour Luminaires pâlis dans la nuit de silence Dans les gouffres en cadence Je fuis peu à peu mon retour Le retour aux matières Aux gestes trompeurs et aux colères Dans l'étrangère réalité Des vies perdues, fatalité La danse violent m'emporte Au-delà des mots et des raisons Dans cette pièce sans porte Dans ce souvenir en dérision Un bouquet de dentelles Un regard froissé Dans le sang glacé S'estompe la chandelle Sombre amertume Le soir me parfume De ses plus grandes couleurs La douleur dans le bonheur La journée est ailleurs Je ne reconnais rien de ce qui m'entoure Je reviendrai tout à l'heure Et serais absent pour toujours Dans ce labyrinthe construit par moi-même Je chercherai ma trace Dans ce miroir à deux faces Je poserai l'emblême Un symbôle perdu dans les symbôles Un homme sans rôle Pour dire que je n'ai pas réussi Pour dire que je n'ai pas compris La fleur est bleue colorée Le ciel est encore profond L'horizon s'est éloigné De mon regard trop long Il reste devant ses mains perdues Pour se demander ce qu'il fera après Le présent toujours dépassé Par la vie que l'ennui a corrompu Et l'indifférence des coeurs boiteux Trop grande et c'est affreux Ils se donnèrent la main tant de fois Une lourde mort au fond de moi Des gens entrent dans nos vies Des espoirs subliment nos coeurs Mais tout au fond de nos folies Un enfant seul pleure Les principes resteront ridicules Et je meurs dans leur puissance Leur vérité n'a pas de sens Au lieu de tomber, je recule Devant la franchise, devant la sagesse Devant la bêtise et devant la détresse La passion s'enrobe d'amour Je ne suis d'aucun secours Ô Déesse des enfers passionnés L'ange se moque de ma maladresse Que tes fantasmes soient exhausés Dans la sueur de mes ivresses L'imagination donne les visages d'enfants Et les larmes du nouveau né Devant mon mur accablé J'ai contemplé ce furtif moment Où les sons et les couleurs se mêlaient dans leur stupeur Où la peur et le désir Se tiraillaient dans le plaisir Dans ce couloir silencieux S'est évadée ma jeunesse Dans ce dessin mélodieux S'est réfugiée ma tristesse Les voluptés naissantes Ont troublé mon destin Dans cet autre chemin Des lignes pensantes Le profil du mystère m'a ébloui Dans les odeurs nacrées évanouies Je prononce encore le mot du mensonge Les remords et les angoisses me rongent Il faudra vagabonder Dans les temps séduisants Les promesses de liberté Parcourent les ans Je rencontre l'ivresse de l'espace Aveugle et immobile dans la nuit Parmi les notes arrondies Les futurs conquis me prélassent Sur cette lettre, sur ce message L'intense question que je désire L'intense mort dans ce soupir Bastia - Le 8 mai 2019

mardi 7 mai 2019

Lamentations

C'est une ivresse commune Aux âges inondés Un poème ignoré Aux lamentations nocturnes Les soleils sans étoiles Les sourires oubliés Livide réalité Mon angoisse se dévoile Entre deux mers, mon bateau s'est échoué Entre tes jours, mon âme perdue Mes souvenirs entremêlés se muent Dans la souffrance poignante de ta beauté La vie, l'instant et le passé Les mots, la nuit et ta présence Inquiet et errant, j'irai dans ta danse Retrouver les rythmes de nos doux baisers Mais le soleil cache l'ombre C'est une amie qui me l'a dit Ces mots sont restés inscrits Dans ma mort où ton âme sombre Aix-en-Provence - Le 14 avril 1984

lundi 6 mai 2019

Mort d'une note de musique

La mort d'une note de musique, Essoufflée dans sa langueur, De sa torpeur, Emporte Les doux sons de sa beauté, Émerveillée. La chanson du silence ému, Où tout s'éteint, Pour presque rien. Dans cette présence, La musicalité, Nerveuse et chaude, Intense et étonnée, M'a donné un jour, Le courage d'exister Aix-en-Provence - Le 24 février 1984

dimanche 5 mai 2019

Monologue pour une autre

Une note s'évapore de la boîte des rêves Les rêves colorés d'espérance et d'incertain La fenêtre contemple les horizons déçus Le soleil, aujourd'hui, ne m'a pas regardé Et dans la liberté froide de mon imagination Dans les océans infinis de mon âme qui s'envole Dans le vide provocateur qui défie mon esprit Je tente de trouver les mélodies enchantées de mon idéal consumé Par les rires hideux de leur indifférence qui me dévore Par le néant continuel des machines à vivre qui passent là Mais je suis inoffensif devant les yeux perdus qui s'invitent Au voyage Ton voyage est bleu Tel un cœur libre qui joue avec les hasards de son passage Dans le tableau en feu de mes passions enivrantes Je flotte, gai nuage, avec la brise de printemps Qui caresse mes folies Et je vis la métamorphose de l'ennui En un bouquet magique de miroirs et de soleils heureux Car tu tiens dans tes mains une volonté puissante Celle des sirènes des paradis imaginaires Celle des enfants et celle des fous Une admiration respectueuse te protège des grands tombeaux Dans tes pas indécis, je retrouve les secondes de vérité Qui ont baptisé mes jours froids et mes morts et, chaque nuit Dans le sourire de ton regard J'efface les lamentations de ma tête de douleurs Les joies sont partout autour de mes cadences maladives Pas besoin du temps pour que battent nos cœurs Pas besoin du temps pour qu'ensemble jouent les enfants Aix-en-Provence - Le 3 mai 1984

mercredi 1 mai 2019

Pause

L'espace est immobile dans la pause du soir, Un regard tranquille sur la lumière du noir, Les murs ont bercé mes mouvements, protégeant ma solitude, Ils m'ont offert leur silence pour répondre à mes questions, Les fenêtres aveugles m'ont voilé l'horizon, Et dans ma cage fragile où je cherche des significations, Une image est morte dans ma tête, un jour, Connais-tu le rêve du penseur ? Il voit ses mots dans le ciel, Et les répétant dans sa tête, boîte de doutes, Des millions de cerveaux agressés n'ont que faire de cette goutte, De pensées, Dans un monde inondé, Mais l'âme reste mystérieuse, Leur tristesse ne touchera jamais le bonheur du poète, La douceur de la caresse paisible repose mon cœur, Je languis de bonheur, L'idéal est encore loin, très loin, Mais peut-être droit devant, Peut-être... Aix-en-Provence - Le 1er Janvier 1984

mardi 30 avril 2019

IMAGINAIRE

Dans un château de cartes géantes J'étais soudain entré Dans cette citadelle arrogante Difficile de se repérer Un as de cœur m'inspira confiance Je me dirigeai vers lui Mais des dames je nourrissais méfiance Qui me faisait souci Ce monument devint plus sympathique Je continuai à vagabonder Des pas en enjambées fantastiques Pour escalader Ce château, je le trouvais beau Et dominant, il paraissait grand Des élans de joie m'amenèrent au moment Fierté de l'avoir vaincu Pas une carte n'avait bougé Puis je devenais spectateur de l'inconnu J'étais heureux d'être ici Comme libre dans mon château Quand, tout-à-coup, effroyable bruit Tout s'écroule trop tôt Je tenais là assis sur mon lit Surprenant rêve que je venais de faire Je fus peu à peu envahi de la tristesse de ma vie Quand j'eus vécu trop bien les extases de mon imaginaire Aix-en-Provence, Le 23 Juillet 1984

Il faisait froid et j'étais seul

Il faisait froid et j'étais seul La fine pluie des tristesses d'été Ruisselait sur mon visage frissonnant Je cherchais sans savoir, je marchais sans vouloir Les vents d'un passé figé fouettaient ma peau gelée Je croyais encore être avec moi, mais je ne savais pas Il faisait froid et j'étais seul La nuit de l'ennui m'enfermait dans ses entrailles empoisonnées Pour un cri de larme, j'appelai qui, j'appelai quoi J'étais seul... et il faisait froid Dans cette présence incertaine Comme dans les vagues lointaines Des mots d'aventure et des mots d'amertume Engendraient les passions de ma solitude divine J'étais comme de trop Et je n'étais plus rien Car j'ai si froid quand tu me laisses seul Aix-en-Provence, Le 23 Juillet 1984

lundi 29 avril 2019

Confession

Dans la folie d'un désespoir Je me suis étranglé dans le noir Peur de la nuit, peur du sort Et du règne de la mort J'ai goûté aux alcools de la solitude Sans jamais mentir, gloire, plénitude On pourrait pourtant tout quitter Mais je ne cherche pas à m'enfuir Je ne peux me détacher De tes yeux qui me font souffrir Dans la détresse d'un instant doux J'ai désiré devenir fou Peur du rire de tout ces hommes Cœur qui s'enfuit, mots qui se gomment J'ai désiré fou devenir Au firmament de ton sourire On pourrait pourtant s'évader Et laisser les corps courir Mais je ne peux abandonner Ces caresses qui me font languir Mais je ne peux abandonner La chaude clameur de tous mes désirs Aix-en-Provence - Le 1er juin 1984

dimanche 28 avril 2019

Les mots qui s'en vont

Les vagues du ciel d'aujourd'hui Ont agréablement baigné La chaleur de ma nuit Je m'en irai dans mes mots d'argiles Mes mots de compagnies Dans un immense abri Où renaitront dans l'océan nos îles Qui furent nos paradis Les rancœurs s'affrontent Une larme écoulée De mes paupières rougies Je m'envole ce soir dans des tourments passionnants Où va l'heure qui s'épuise Les fenêtres silencieuses, le lampion se souvient De ces incultes pensées Mais la jouissance de l'être envahit cette pièce Une momie me regarde, puis elle tourne la tête vers la porte Ces yeux noirs dans des orbites vides J'éteins mon soleil Pour réapparaître dans le jour Et les signes de votre présence se détachent De vos ombres Vos gestes s'écorchant Demeurent dans le lointain désert Où les éclairs de la raison ne viendront jamais Réanimer les étés et les odeurs A jamais condamné Et les mots s'en iront dans la ligne suivante... Aix-en-Provence - Le 2 juin 1984

Mon gant (Ma bio)

Un Ami, intrigué, m'a dit : - Pourquoi portes-tu un gant ? Parles-moi de ton gant. - Et les gants ? Élégant, c'est élégant Il se trouve que je porte un gant à la main droite qui reflète une histoire terrible, presque indicible. Les gants ont toujours accompagné ma progression de vie, semée de cimes et d'abîmes. Petit, je faisais découvrir à mes camarades des tours de magie et j'enfilais les gants du magicien : les gants au service de l'illusion. Puis, dans ma pratique des arts martiaux, mon maître m'a offert ma première paire de gants de combat, destinée à amortir les coups en compétition afin de ne pas blesser l'adversaire : les gants au service de la protection. En tant que pianiste et guitariste, je porte des gants de musicien, destinés à protéger du froid mes doigts, me faisant économiser des heures d'échauffement sur le clavier : les gants au service de la composition. Enfin, le gant unique que je porte au quotidien à la main gauche est un symbole, symbole de ma survie en milieu hostile et fermé, où j'ai atterri malgré moi, interné pendant trente six mois interminables. Celui qui portait ce gant, avant de partir quand on est venu le chercher, me l'a offert en disant : - Celui, qui porte ce gant, a le pouvoir ici, parmi tous les patients ; et comme tu est amené à rester longtemps, il te revient. Tu en auras plus besoin que moi. Le gang au service de la survie. Le gang masque l'empreinte digitale : celui qui le porte n'est plus personne, n'a plus d'identité spécifique et définie, alors il peut être tout le monde, tour à tour musicien, magicien, escrimeur ou cambrioleur.Les gants, et les gants, élégants... Perpignan

samedi 27 avril 2019

Les yeux de cristal

J'étais arrivé devant le jour, éteint et grisaillant Parfois, je ne retrouve plus les battements de mon espérance Et ma volonté meurt dans ce manque de confiance Comme le jour où je me suis mis à douter de tout A renier la beauté, et à ignorer les bras de mes amis La fleur fanée au fond de mon miroir flétri Une pâle peur, douceur et langueur J'ai maintenant le désir mitigé d'impuissance Qui me porte tout en haut de ma tête Dans les sordides illusions d'une fraîche folie Pour me sentir dans mon cœur Pour prendre conscience de ma conscience Devant les paysages bridés, je me suis abandonné Peut-être que je ne reviendrais pas Parce que, comme tout ceux que l'on enferme Dans des murs de complexes Qui font les prisons les plus inviolables et les plus maudites Comme tout ceux qui ont enduré leur personne Pareil au supplice des ténèbres foudroyés par vous Comme tous ceux-là J'ai l'envie de fuir Sur la ligne des horizons perdus Des voyages et des rencontres Avant d'arriver devant les bouquets du bonheur Je cultiverai les champs étoilés de ma torpeur Et l'espace oublié de mon imaginaire Les yeux démesurés et la bouche idolâtrée La rencontre d'un autre Qui me recherche au fond de moi Dans ces yeux de cristal. Le 13 mai 1984

Poursuite puérile

Une fuite inutile, Seconde vibrante, Une onde souriante. A l'écume endormie vont les vagues sans fin. Au rivage étourdi se fondent les lames de l'airain, Courses et voyages bénissent leur dérisoire jeunesse. Avant le grand repos, un sourire d'allégresse, Complainte fortunée et mots démesurés, Un à un tombent, les songes regrettés. Dans l'agonie d'une larme d'amour, J'ai l'espoir en d'autres jours, Pour un besoin d'aventure et de changement, Je meurs dans la torture de ne plus vivre comme avant. Pour un besoin de réconfort et de stabilité, J'éprouve si puissamment l'envie de te retrouver. Stabilité et changement font la contradiction, Qui conduit notre essai de vie et nos excès de passion. Digne le 27.12.1984

Poésies sans valeur (mes questions)

Poésies sans valeur, J'écris encore à la première occasion, Fidèle occasion. Mais je n'ai pas de nom, Poésies sans valeur. Elles me délivrent de cette langueur. La solitude de l'exilé est un hideux calvaire. Puis, reconnu au moment de sa mort, Dans des médiocres jugements, les hommes assouvissent leur colère. Les anges et les démons le porteront dans le décor, Le décor des inoubliés, Le décor des mythes inventés. Poésies sans valeur, Que je perds dans des tiroirs, Qui me plongent un peu dans ce noir, Où naissent toutes nos rancœurs. Elles sont pour moi comme des amies, Mes modestes poésies. Vivre de ses passions Est la réussite suprême, Celle qui nous promène, Dans les limites de toute déraison. Merveilleux chemin, Ambitieux destin, Qui peut nous faire toucher le fond, Si je n'y crois pas à fond. Poésies sans valeur, Que vais-je devenir ? Comme une vie sans bonheur, Poésies sans valeur. Aix-en-Provence - Le 19 mai 1984

vendredi 26 avril 2019

Heureusement que tu es là...

Tu m'attendais, inquiète dans ton amour heureux. Pourtant, la totale différence du milieu nous assommait. Mais je m'étais juré de l'ignorer à jamais. Pour nous deux, Mais cruel est le complexe de se sentir aussi faible et petit, Comme écrasé par des années d'humilité et d'ignorance, ou d'humiliation. Qu'il m'a affligé traçant ainsi les chaînes de ma providence. Parce qu'il ne m'a conçut qu'à travers sa propre vie, Infâme douleur qui m'éblouit de larmes, quand je la vois souffrir. Car elle m'a tout donné et je n'ose point le lui rendre, Parce que derrière ces rides belles et dures, souffle un cœur tendre, Que je ne sais pas consoler, car j'ai l'angoisse de tout dire, de trop dire. Dire que je suis répugné de tout ce gâchis. Dire qu'il me faut fermer les yeux devant ma paralysie. Dire enfin que je jure qu'il en sera bien autrement, Quand la vie m'aura donné puissance de rougir librement En attendant, je pleure dans mes phrases usées Pour être sûr de ne jamais rien oublier De ce que je pense aujourd'hui De ce qu'était ma vie. Je retrouve encore tes doux regards incertains, Quand tu vivais avec ma peur de me perdre dans ces cris foudroyants. Mais j'ai besoin de tes bras pour pleurer pour longtemps. J'ai toujours plus envie de ta chaleur féminine et de ton corps, l'amour Heureusement. Heureusement que tu es là. Aix-en-Provence - Le 9 janvier 1984

Rencontre

Rencontre d'un soir Lueur d'amour. Rencontre d'un jour Lueur, d'espoir Non, c'est trop facile. C'est simplement l'espace d'une connaissance éphémère. Des mots et des sourires qui se mélangent, Et le plaisir de vous connaître. Toi, qui partira découvrir d'autres horizons, d'autres garçons. Tu changes de ville en traversant nos vies, Juste pour un soir, ce soir. Tes gestes furent le reflet de ta personnalité, Qui marqua notre invitation. Tu ris, oui et tu peux nous juger. Tu as vu tant d'individus te côtoyer, Mais tu restes avec nous. Ton écharpe s'enfuit sur ce cou étranger et tu ne l'appelle pas. Pour nous, l'oubli restera volontaire, Rencontre extraordinaire. Les fous voyagent dans les rêves d'autrui, Puis ta vie s'est étalée dans ces photos sorties. Te connaître, impossible, ton passé, lointain et étranger. Tu resteras dans l'ombre de tes secrets, Et le tableau bleu de tes pensées voyageuses, S'est écoulé dans mes mots répétés. Tu es partie heureuse d'avoir pu nous étonner. Nous resterons assis sur notre vie. La façon était si belle, De te voir nous quitter, Comme un baiser sur ces lèvres. Tu t'es envolée... Aix-en-Provence - Le 16 mars 1984

jeudi 25 avril 2019

Instinct de mort

Peur, Une sensation m'étrangle, Devant ce papier blanc, je m'attends là seul, Et mon regard surprend cette stupide scène. Mes yeux ignorants et ma tête aveugle, Je ne sais pas comment partir. Pourtant, souvent j'écris Du vide et des lignes de mots tristes, Des vers cassés et des poèmes déchirés. Un désir de paraître dans les gens. Tu m'as dis un soir ce que je voulais entendre. Les feuilles usées se rangent Dans mes tiroirs asphyxiés. Sur ces pages de bonheur vieillissent mes instants. Le verbe s'échappe, Cette vie n'ira pas rejoindre mes mémoires de l'oubli. Je prends un risque plein d'espoir si tu as envie de me lire. Le monologue se sauve de l'ennui d'une saine vie d'habitude. Ces moments sont rares Où je me sens fort, je me sens heureux. Mes murs me protègent. Le monde est un ailleurs. Aix-en-Provence - 23 février 1984

mercredi 24 avril 2019

Les imbéciles

Excusez-moi pour ce qualificatif grossier. J'ai bien d'autres mots en tête. On a tant de choses à dire tant vous êtes bêtes. Mais je ne voudrais être trop répétitif. Pourtant, votre stupidité n'a d'égale que votre méchanceté. L'hypocrisie s'habille de votre jalousie. Et l'intolérance dévisage avidement nos vies. Parce que vous ne comprenez pas notre simplicité. J'aimerai te parler et t'inviter sincèrement. Dans mon cœur qui ne cherche qu'à entendre les mots d'ailleurs. Parce que je suis seul et je voudrais connaitre les gens. On est heureux lorsque, pour les autres, on cherche leur bonheur. Mais dans ton regard, je ne vois qu'un mesquin jugement, Un sourire maudit qui ne cherche qu'à tromper la naïveté. Tu m'aideras pas, tu enfonceras l'amitié d'un esprit grand, Sans chercher à apprendre les leçons de son humilité. La bonté et la modestie te dépassent, et tu ne peux comprendre, Le bonheur des vrais amis qui ne peuvent se quitter. L'amitié a un sens vrai pour les êtres passionnés, Mais rien ne te pousse à vivre, et à l'ennui tu es condamné à te rendre. Vous, les imbéciles, vous êtes des êtres humains. La vie peut toujours vous transformer en génies sur-doués. Les destins ne sont pas arrêtés dans les lignes de nos mains. En quête de sincérité, votre personnalité peut s'affirmer. Mais, si tu ne sais pas te remettre en question, Ton ignorance maquillée sous la boue de ta prétention Te conduira dans le clan de ceux qui ne comprennent pas. Qu'ils sont imbéciles, cerveaux truqués et fils à papa, Rassurez-vous, je suis peut-être dans votre clan. Car celui qui juge et accuse a rarement la pureté de l'enfant. J'ai au moins le mérite de me poser la question. Et n'ai jamais tranché pour le "oui" ou pour le "non". Aix-en-Provence - Le 30 février 1984

Pour toi, pour moi

Ils sont là,Devant tes mimiques arrogantes et profanes, Ton regard ne perçoit qu'une masse exaltée, Montres leur que tu sais pleurer. Ils iront un jour vers le silence de mes vers. Poésie des solitudes, Ils viendront peut-être demain te dire courage. L'écho noir te répondra enfin. Il faut lutter pour espérer. Je n'ai pas grand-chose à perdre si ce n'est mon bonheur. C'est maintenant qu'il faut combattre. Après la fin m'attendra, Usé, fatigué de n'avoir rien fait. Comme la plupart de ces toupies dans la rue, Qui, de vitrines en étiquettes, jettent encore un peu De cette triste vie qui leur échappe. C'est comme au sommet d'un grand balcon. Le vertige de tomber est si attirant et trompeur. Les ailes sont mortes dans la guerre des cités. C'est ton travail qui les a tué. Des années occupées mais tu respireras. Écoutes les touches somptueuses de ce compositeur. Sa musique est éternelle. Une émotion, La sensation du vide impatient. Ils sont là pour attendre que tu leur dises que rien n'est vrai. Le rêve est bien réel quand il disparaît. La brume de l'espérance, délivrance, Dansez avec moi, le monde tourne autour de vos pieds. Ainsi, le trouble recommencera. Il t'emmènera dans les langueurs des profondes angoisses. La méditation nous efface un peu de cette vie. Et mon visage se perd entre deux images. L'eau et le feu se marient. Le jour ne recommencera plus... Bastia - Corse

mardi 23 avril 2019

Eros

L'adoration a jaillit de mes fébriles lamentations. Flammes bleues, Larmes d'étoiles. L'épiderme se retourne dans ces soupirs ardents. Jamais encore le cœur ne fut plus grand. Sourds battements, Chaleur antique. Une brise de joie dans l'ondine d'un sourire respire. Corps entrevoûtés, Capricieuses voluptés. Les doux chants de la berceuse, Comme les contes de fées, Scintillent dans les mains éventrées. Dans l'azur essoufflé, un intense bonheur, Gémissements et pleurs se fondent dans la joie. Beauté et jouissances s'étranglent de caresses. Pour mourir dans cette seconde de cristal. Et les réconforts bercent le plaisir Sur des airs divins, un autre ébloui De convulsions qui m'entraînent dans la nuit. Dans les mystiques envies de tes reins harmonieux, L'adoration a jaillit des entrailles de Dieu. Et les rituelles prières déclinent les passions de chair. Aix-en-Provence - Le 20 décembre 1982

mercredi 17 avril 2019

A lire, et à oublier

Messieurs, j'ai aujourd'hui décidé, mais qu'ai-je décidé ? On ne m'a rien demandé, qu'est-ce qu'on ne m'a rien demandé ? Qui a posé une question ? Qui m'a réclamé de l'aide ? Je ne suis pas sûr de savoir si l'on a besoin que je dise quelque chose. Que dirais-je bien ? Je ne sais pas parler. Et si un son s'échappe de là-dedans, il tombera seul. Contre le vide de tous ces regards sourds. Et puis, de toute façon, je n'ai peut-être pas envie de leur parler, aux sourds. Ils n'ont sûrement pas besoin de m'entendre. La rue des destins est trop grande, la place n'entend rien pour qui s'y perd. Mais je ne me suis pas perdu, Où pourrais-je me perdre ? Il y a, qui sait, une porte qui s'ouvre. Et derrière, il y a des gens pour me guider, pour me parler, pour m'écouter. Ou personne... Pour m'ouvrir la porte, elle est fermée !! Mais, je ne les connais pas ces gens. Et ils ne m'ont jamais vu, ils ne m'entendront pas, le mur est clos. Comment faire pour attraper leur cœur ? Je pense qu'ils n'existent que dans ma tête. Tout est dans ma tête, mais il n'y a rien dans ma tête. Tête, tête, pourquoi je parle toujours de ma tête ? C'est le vent. Il tourne, il tombe, et elle craque, lentement dans son usure. Voyez-vous, je me surprends à ne rien dire. Que dis-je ? C'est déjà beaucoup, parler que de ne rien dire. Et puis, je l'ouvrirais un jour cette porte, même si elle n'existe pas. Je l'inventerai avec le néant de ma mémoire. Je la construirai pour la détruire, tout se bâtit pour s'effondrer. Je dois me bâtir, pourquoi dois-je faire cela ? Et pourquoi cette question ? On ne m'a rien demandé, cela n'est pas important. Oui, j'ai aujourd'hui décidé, mais... Aix-en-Provence, Le 16 février 1984

Les pages qui se suivent

Les cœurs sont frappés par le miroir transparent, et le soupir est éternel dans les randonnées éphémères. Tous les chemins vivants sont fragiles. Et ma vie enfermée dans ces murs de pensées. L'âme s'envolera dans les fumées des plaisirs inconscients. Il n'y a plus de sentiments, il n'y a plus de préjugés. L'esprit libre est une force aussi puissante que la mort. Mais comment vivre à côté de ceux qui ignorent ces passions utopiques ? Ce jour-là, un inconnu, que l'alcool avait engloutit, m'a surnommé le fou. J'étais flatté. Mais, dans ton regard inquiet, où la peur et l'angoisse s'entre-violaient, dans cette seconde de courage et de lâcheté, tu es venue juste pour nos mots. Tu voyages dans des idéals bafoués, mais j'ai peur de rêver, j'ai peur d'oublier. Pourtant, le rêve divague dans nos mémoires, l'ombre de la nuit s'est évaporée dans mes tympans impressionnés. Les formes ténébreuses de l'insomnie caressent les murs solitaires. L'horizon disparu étouffe mon regard et la pensée m'aveugle, je me souviens de ce sommeil éveillé. Nous étions dressés devant l'abîme de l'irréel, de la grande imagination qui dérange les folies et nous arrache du marasme quotidien. Dans la noire cité des solitudes, toutes les chambres étaient vides, abritant des corps endormis. Dans nos entrailles durcies, la musique de notre solitude est effrayante, doc attrayante. Mon cœur frappé par le miroir transparent va éclater dans ses élans d'illusions et de sensations empoisonnées. Mais on ne l'entend pas, tu ne l'entend pas. Aix-en-Provence, Le 20 mai 1984

mardi 16 avril 2019

Suicide manqué

Dans l'enfermement, redouté et vécu, l'enfer me ment, ça me glace le cœur, je suis fourbu de douleurs, de ne pouvoir crier, de ne pouvoir pleurer. Et de toute cette horreur, contemplant mon malheur, ce monde cruel m’écœure, je voudrais sauter. Comme un spectacle, la foule m'attend, devant cette débâcle, je voudrais injurier. Ou alors périr, mais pas devant tous ces gens, il me prend l'envie folle de les tuer, comme ils m'ont assassiné. Je voulais me jeter, mais pas besoin de télé, pour retransmettre en direct ma mort programmée. Je n'ose plus bouger, je ne veux pas tomber, j'aimerai tant leur donner tort. Engourdi, effrayé, halluciné, il me faut m'évader de ces yeux si avides. Devant tous ces gens ébêtés, ahuris, je sens mon corps qui se vide. Tomber dans cette foule de badauds, pour épater les journaux et faire parler les hommes. Ou pour inscrire ma photo dans les faits divers entre deux colonnes. Non, désolé de vous décevoir, je ne veux plus mourir car je crois avoir compris ce soir, que ma vie pourrait encore me servir. Oui j'ai compris ce soir, que toute vie peut toujours servir... Thuir

Évocation éphémère

La pensée si fragile, au bruit des émotions, est comme perdue, entre un chaos fatal et une raison bornée. Elle est comme hésitante, entre un chemin juste et clairvoyant, et un marais tumultueux aux morales incertaines. La pensée si fragile au son des rêves épiques, bouscule les désirs et les consciences éduquées, Se disputant la porte du triomphe rassurant, dans les souvenirs intérieurs et les futurs explorés Mon corps se confond dans une grise solitude et scrute en cette soirée, se perdant en évocation éphémère. Effet mer...

Esprit

Il faut encore vagabonder, dans les temps séduisants, les promesses de liberté, les sourires d'enfant. Rencontrant l'ivresse de l'espace, Libre et incertain dans la nuit, pour quelques notes arrondies Les futurs reconquis me prélassent. Dans cette lettre, un autre message, je crois en ce moi, pour ce passage, Bref et intense que je désire, et je fuirai dans un soupir. Un soupir qui vagabonde sur la portée du désir, l'ambition engloutit ton jugement, Il sera difficile encore de retenir cette seconde qui vieillit, les destins et les promesses, l'incertain qui nous caresse. Chaque feuille qui s'écrase ici et chaque lueur d'étoile sont des hasards, sans loi et sans avenir. Je suis une onde, comme ton ombre, et comme dans leurs mots, les folies de nos systèmes, les charmes de nos mystères qui nous échappent, errant dans une angoisse, de notre esprit. Esprit, est-ce pris... Perpignan

Demain n'existe pas (encore)...

Or demain n'existe pas, si ce n'est dans les hasards nocturnes du passé qui s'endort. Hasard, qui n'est pas, non plus, est le maître mot, fatalité meurtrie dans la liberté de nos vies. Le pas est immense, et la symphonie foudroyante. Je survis sans une conscience de l'impossible. Souvent la note retombe, et s'acharne dans les larmes inventées, horizon cassé. Fleurie, ta joie de naître. Imaginons des décors multicolores, or demain n'existe pas. Dans un silence cosmique, j'ai revu les voix et les chœurs de ma création disparue. La symphonie foudroyante se meurt et renaît dans la conscience de l'impossible. Perpignan

Ailleurs

Les dieux du goulag sont morts dans leur solitude, aventurière amertume, auras-tu le courage de vieillir ? On n'a peut-être ni le temps, ni le droit d'y penser, mais le prisonnier reste seul devant ses erreurs, mon malheur, les yeux sans lueur, ma liberté m'a oublié pour des habitudes grotesques, le venin dans le sang, le poison dans la tête, la finitude enferme mon espérance et la condition est hasardeuse. Les clochards sont partis ailleurs, ignorants notre raison, tous les gens sont différents, les têtes se côtoient mais aucune ne pense pareil, la marée va, menteuse, engloutir ma tristesse. Et l'arbre va, fidèlement, rejoindre les oublis, obscur décision, il contemple nos époques : "vous vous ressemblez trop !" dit-il, et ses feuilles tomberont, tapis vert, chemin noir, les pas sont recouverts, pas d'espoir. Une fine pluie s'écoule dans mon coeur, je suis seul. Un navire a quitté le port, hier, il faisait soir, le quai est morose, ta vie aussi, mais je n'ai pas envie de me perdre dans des heures inconscientes. La nuit doit être vécu, criez âmes éternelles, dans la question fondamentale. Les enfants vont grandir dans l'ordre de votre raison. Le respect de l'acquis a coûté tant de vie, il paraît que le ciel s'est tué pour nous, je ne suis qu'un pauvre rêve. Le nouveau visage est étonnant, comme un rayonnement survenu du lointain pour me dire que notre accomplissement est bien trop grand. Je croyais être seul, je pensais avoir beaucoup vu, j'ai cru tout comprendre mais son regard personnellement vagabond me défie. Je ne suis qu'une larme dans la souffrance du monde. L'immense tragédie nous entoure et je reste assis sur mes soucis, je n'ai rien à attendre de leurs désirs. Partir, inquiétant, passionnant, pour se reconnaître ailleurs, pour me détacher de l'invisible chaîne. La crainte des autres paysages, des autres langages, des autres... Les oiseaux n'ont jamais le même nid, heureux de s'envoler, sacrifice des vérités découvertes. Le vertige est la drogue des voyages et des aventures, mais elle ne change rien au décor de ton ombre. Partir pour rester en face de soi-même, les vents du nord ont balayé tous les déserts. Un jour, le soleil ne se lèvera pas pour arroger la puissance des hommes, dans le froid de la nuit sans étoile, nous mourrons sans avoir compris. Aix-en-Provence - Le 12 mars 1984

Minute de souffrance

Le cri de l'enfant s'est essoufflé, éteint dans l'éternel chagrin. La passion d'un destin l'arrache à sa fragilité, crevant son cœur de toute pitié, fatale cruauté, tu vas périr en cet endroit. Les heures sont bien trop longues dans ta funèbre torture, la nuit nous isole et tout nous abandonne. Le prophète n'a rien dit, pour qui veut détruire la beauté, ravir les secrets ; des vies luttent pour aimer. Il n'y a pas de récompense, c'est l'horreur du désarroi, dit un philosophe chinois, dans ce vaste vide de nos remords, les suppliciers de l'oubli s'évadent peu à peu, malheureux. L'issue te montrera qu'elle n'existe pas et la porte s'ouvrira pour se refermer. Les pleurs m'ont assommé. Ce soir, l'enfer a chez moi sonné. Personne, pourtant, ne lui a dit d'entrer. Les flammes de la furie ne se gênent jamais pour vous brûler les veines et les tripes. Les chemins s'enrobent dans les larmes, le drame étouffe la pulsation chaleureuse. Fatale cruauté, tu vas périr en cet endroit mais les heures sont trop longues pour celui qui ne sait pas souffrir. Perpignan

lundi 15 avril 2019

Les jours qui m'assassinent

Les jours m'assassinent, un autre pensera pour moi, je danserai sur ces larmes amères. Un autre, sans préjugé et sans loi, m'apprendra à oublier. La guerre dans mon cœur et dans mes entrailles, a rongé l'être charnel. Elle a grandit puis elle a déchiré le voile d'illusions, la faille, les grandioses idées. L'éternelle déception envahit mon jardin, mais les miroirs assombris recommenceront sans fin à nourrir le monde de vie. Je me répète dans l'oubli de mon ignorance, indifférence fanée, subtil et langoureux anathème. Je redécouvrirais les visages inventés dans mes "je meurs", dans mes "je t'aime". Les visions traquent à chaque temps, à chaque siècle, les mémoires qui se cherchent, et tous les regards qui se transpercent dans l'habitacle noir, dans une chaumière sans mur et sans toit. Les horizons se rencontrent et d'insolentes dérisions se dévoilent dans les mystères de nos passions. Etoile bleue, je te vénère. Les vagues du ciel d'aujourd'hui baignent baignent la chaleur de ma course. Je m'en irai dans mes mots d'argiles, mes mots de compagnie, dans un immense abri où renaîtront, dans l'océan, nos îles qui furent nos paradis. Les rancœurs s'affrontent, une larme écoulée de ma paupière rougie. Je m'envole ce soir encore dans des tourments passionnants où va l'heure qui s'épuise. Les silencieuses fenêtres et le lampion se souviennent encore de mes pensées inouïes. La jouissance de l'existence envahit ce lieu, une momie sur le lit tourne la tête vers mes regards. Ces yeux noirs et ces orbites vides, j'éteins la lumière de mon horizon pour réapparaître dans le jour, et vos sourires qui m'étranglent, vos gestes qui m'écorchent demeurent dans le lointain désert où les astres ne viennent jamais réanimer les odeurs d'un été, à jamais condamné. Perpignan

Nouvelle

Les yeux grands, je te regarde, la bouche ouverte, je t'écoute, les autres sont autour de nos vies, avide de les connaitre et d'apprendre à les connaitre. Mais, je ne dis pas qui je suis, je n'étalerais plus jamais le voile de mes pensées. Elles se formeront, à vous écouter, à vous suivre, à vous quitter. Exister pour les autres et bannir sa propre prison, c'est difficile de s'éteindre pour la lumière de vies inconnues. Mais c'est un plaisir incommensurable de vous découvrir, voulant vivre dans la joie de vos passions. J'ai ainsi tant de choses à apprendre sur la route, j'ai parlé avec cet homme, seul aujourd'hui, parce que sa promise avait rejoint l'abîme des rêves infinis, trop habituée à la vie à deux. Mais la mort nous apprend à vivre avant de nous détruire. Il y a des gens simples mais si riches de sentiments. Je passerai le temps de mon temps à revivre ces siècles d'histoire qui ont bercé nos routes truquées de hasard et de destinée. Pour l'inconnue bleue, j'ai sacrifié la beauté de vingt-huit mois d'amour-folie et de bonheur multiplié par deux pour le hasard de ce cruel choix, j'ai cassé les espoirs et les avenirs de ma magnifique compagne. Je n'en parlerai jamais, seulement dans mes livres fanés, où s'enterre ma réflexion usée par la honte de mes gestes. Pour ma liberté égoïste, je coupe les fils immortels de notre amour. Déjà, tu vis avec les autres et tu m'oublies. Ta souffrance va disparaître au fur et à mesure que grandira la mienne. Les sueurs de mon cœur s'évaporent dans une éternelle indifférence. L'amour n'a de sens que pour la vie, mais vivre n'a pas de sens. Demain sera déjà un souvenir et la page continuera à me sourire. Je me sens dans un ailleurs, moins seul et moins ignorant... Je me répète dans l'oubli de mon désir perpétuel, subtil et langoureux anathème. Je redécouvrirai les visages inventés dans mes "je meurs", dans mes "je t'aime". Les illusions et les visions traquent à chaque instant, à chaque siècle, les mémoires qui se cherchent et les regards qui se transpercent dans l'habitacle noir, dans une chaumière sans toit et sans mur. Les horizons se rencontrent et d'insolentes dérisions se dévoilent les mystères de nos passions bleues étoilées. Perpignan

Bonjour

Je te réveille, tu sors de ton rêve et tu regardes la machine s'exciter. Il est bientôt dix heures, je devrais être parti mais je suis dans cette chambre. L'odeur d'un café m'enchante, il est bon de se lever après la nuit. Aujourd'hui, je mets mon short... mais tu restes là ce week-end. Je suis en train de réfléchir, aurais-je adopté ta technique ? Casser les murs des principes du malheur, en vivant la seconde et puis l'heure, sans comprendre ce que veut dire "devenir". Peut-être comme toujours, présent à-venir. Il n'y a rien à programmer sur ce modeste passé, laisse courir les vents et les marées, croches et soupirs, la blanche et la ronde, au milieu d'une onde, et d'un souvenir. Je parle dans des mots trop chargés, des pensées conditionnées, généralisant ma frayeur dans le doux bonheur de l'inutile questionnement. Il est le paravent, le voile illusoire, la flamme noire dans ce feu d'amertume. Les anges s'embrument. Encore, encore ma tentative d'être dans un autre hémisphère, dans des mondes qui ne m'appartiennent pas. Je n'en ai pas le droit. Pourtant, pourtant je reste dans l'horizon d'un vaste univers où s'ouvrent toutes les portes de l'inconnu, tous les chemins des continents perdus. Aix-en-Provence : Le 23 juin 1985 (mon anniversaire)

Eveil

Encore une matinée dorée, dans la tristesse de mon rude sommeil. L’œil, s'ouvrant, a cassé mon éveil doré dans le matin glacé. Difficilement, il a retrouvé la vue, de sa conscience faible, égarée ce matin, comme chaque matin. Pupille concentrée sur un songe lointain, regard s'éternisant sur une pensée perdue. Peu à peu, les formes ont fuit les ombres, l'image mystérieuse de ce monde réel a recouvert les draps de mille chandelles. La forme dans la forme, et puis le nombre infiniment passé de cette scène répétée, pour un œil qui se détache de sa mort temporaire, oscillant entre l'oubli et l'illusion amère, de se retrouver vivant dans ces temps éveillés. Et le regard blanchi dans le regard blessant, dans un âge fragile d'où la nuit s'est enfuie, et l’œil continuant sa danse en recherchant les derniers instincts du quotidien banni. Encore une matinée dorée où se disjoignent le rêve et le réveil, l’œil mourant a détruit les merveilles dorées de mes histoires inventées. J'ai encore souvent détesté les destins fabriqués, qui attachent chaque être de ces temps à un lieu si petit, à une tâche si faible, à une vie si misérable alors que pourtant aujourd'hui les hommes sont capables de tant de belles choses impensables jusqu'alors, celles-ci étant réservées à ceux qui construisent ces prétendues destinées, eux qui ne les subiront jamais...

Image

Un petit bout de temps, devant une cathédrale gothique, scintillant dans un regard oblique, la nuit se lève au soleil couchant. Et les rayons de perles obscures, dans un étrange élan de souvenirs, autour des remparts de notre empire, éblouissent ces milles blessures. Pas un mot qui ne s'arrête, aux confins brumeux de l'autre miroir, comme l'aveugle qui essaie de voir, dans la pensée la nuit reflète. La nuit éclaire nos vertiges, les douces angoisses et les heureuses peurs,, avant que vieillissent toujours l'heure, de notre rencontre et de nos vestiges. A celui qui connait la note du mystère, aimant l'amour, les larmes et la lune, je vagabonde dans ces sables de dunes, te dédiant le cœur de ma colère. Puis une vibration étouffe le silence d'un présent musical, et le nœud des chagrins romantiques efface les tristesses sataniques. Un arbre pleure son automne passé, l'irréversible conscience accumule un passé illusoire, et se construit sur un futur moribond. Dans le spectre enchanté, la joie explose sans fin dans les cris innocents de l'enfant de demain. Je vois le blanc de ma consternation, effrayé de mes lignes assombries... écrivant le reste de l'image. Digne, le 9 avril 1985

Chants héroïques

Chants héroïques, les lamentations n'aboutissent qu'au suicide, et les hommes protègent le crime. Les coupables agissent sans crainte, et sans retenue, quand les autres se réfugient dans le silence. Gloire et sang ne sont qu'une même motivation, modestement sans nom, oubliant la haine et la tricherie, crache un à un les égarements insensés, donne à la vie le sens d'une beauté, l'émergence d'une musique, la dimension d'une toile dorée où chaque instrument de la création est le miroir de ta naissance, de notre enfance. Les mauvais instants sont si longs... Les amertumes cruelles et les souvenirs retournés, étrange sensation du présent comme un recul inouïe où la conscience du bonheur implique le malheur, frustrations luxueuses, je me permets de souffrir l'absurde... Aix-en-Provence, le 10 avril 1985

Dans tes yeux

Dans tes yeux d'aventure, des rires s'envolent vers le ciel, dans tes sourires d'aquarelles, la bise éternelle est si pure. Je voudrais caresser tes cheveux, et me perdre dans tes rêves, car tous les mots sont la sève, de mes lendemains radieux. Dans une chanson qui s'éteint, les brumes inquiètes ont disparu, j'imagine ton regard nu, dans une chanson sans refrain. Un soir, au café, elle venait de laisser cette chaise vide, pour un bref instant, et tes mots m'ont parlé au paradis des solitudes, nous étions bien. L'harmonica chante pour moi, son de lune qui ne veut pas se coucher. Assis devant les yeux curieux, qui es-tu dans ce temps ? Une larme de rêve évanouie et l'harmonica vibre toujours. La route est pour nous ouverte, mais le voyage n'a pas encore commencé, et le café va bientôt fermer. Les fleurs nous abandonnent, tu es jolie. Les gens sont bien étranges, ils ont l'air blasés de leur ennui. Mais l'harmonica ne les trouble pas, tout continuera à être comme avant. Nous voudrions voler dans les secrets d'une autre vie. Le bar est noir, j'ai aimé mourir avant ton réveil, comme un enfant qui s'endort dans nos bras, pour ton harmonica. C'est déjà dans ma mémoire, c'est déjà un souvenir, difficile de ne pas y penser. Il fallait retenir ce lieu et ce moment, il ne fallait pas partir, il faut toujours partir. Je le regrette un peu. La mélodie était folle d'espoir et de délivrance mais le quotidien efface la beauté. Je ne t'appellerai pas mais tu sais où est ma vie. Tu aurais peut-être pu lui offrir l'harmonica des soupirs, lamentations grotesques. Cela me réconforte de penser que ce cadeau l'aurait charmé. C'est dans ma tête. Mais il y a autre chose, un contact d'expressions et de sensations, des lettres qui attendent la confrontation. Il y a autre chose, elle n'est pas banale, elle a compris le son de la lune, elle a entendu ton harmonica et elle a vécu notre larme de rêve. Les autres sont ailleurs... Aix-en-Provence, le 27 février 1984

dimanche 14 avril 2019

Mon chemin

Adieu, sécurité des conforts bien payés. Adieu, tranquillité des quotidiens assurés. Il a fait le grand saut, c'est périlleux, mais il est heureux. Il ne vit pas comme un baron, installé, adulé, choyé ; mais il est libre dans sa passion, profitant de tout son temps. Ces précieuses vies que l'on nous vole, vie de mort. Il dispose déjà de son bonheur, ce n'est pas le plus aisé, c'est qu'il faut oser. La machine à vieillir ne l'étouffera pas encore, choix difficile, ingrate décision, ultime manipulation, seconde fatale. En une nuit de considération, tout a changé, l'engrenage finit par me meurtrir, ne vaut-il pas mieux errer dans ses croyances ? Providence burlesque, la folie est un désir de dérision, plus puissant que la seule raison, j'admire ton dessein. La musique de l'oubli est rose d'espoir et mes songes futurs me guideront en enfer. Les nuits sont grandes pour les esprits libérés et les mots se rencontrent dans des chansons de plaisir. Ma divagation vous fait rire, tu es seule, le désir est modeste, ton train de vie simple. Pourtant, une ambition sincère se cache dans le cœur de ses notes, les discussions se suivent où tu apprends leur vie. Tu découvriras ton voyage dans la connaissance de ton art et je suivrais fidèlement ton chemin. Aix-en-Provence, le 5 mars 1984

Une journée pour mourir

Cette solitude inconsciente que je ne connais qu'à ce moment précis de notre péripétie, car je somnole dans des déserts imaginaires alors que la raison et la réalité m'attendent au pied de mon foyer. Avant de me réveiller, je vais vivre une seconde d'éternité dans cette touche principale du clavier de mon âme. Oui, il y a une éternité qui meurt dans cette seconde. L'univers est dans ma tête, et Dieu dans mon voyage. Avant de me réveiller ce matin des douleurs, je dois comprendre le bonheur en dehors de mes hallucinations et derrière tous mes rêves, il y a le reste, à côté de ma mémoire, un contour qui m'englobe, un abîme qui se dessine, je dois me réveiller. Les rideaux de ma prison à l'instant se sont levés. La lumière des étoiles est dépassée par le scintillement bruyant du réveil de la ville, c'est drôle. A l'habitude, j'aurais déjà été debout à regarder l'horizon des néants lugubres, mais ces mots sont étranges, les bruits ont-ils leur signification ? Leur présence rapide est débordante d'inquiétude mais le malaise fera place à l'habitude, les pas langoureux de la matinale destruction m'invitent à rester dans mon cirque de pensées. Ce matin, j'ai l'usure de me lever. Pourtant, le soleil se dérobe dans toute sa magnificence. Dans sa chaleur prend son sens. Tous les désirs humains et inhumains, la vie est ainsi liée, l'aiguille qui compte a encore bougé mais je reste figé dans ma complainte intemporelle, je ne comprends pas, les adieux sont pourtant éternels. Je pense à tout puis je me demande si je pense car rien ne réagit alors que dans ma tête, mille et mille êtres se bousculent. Le matin m'était fidèle et la faiblesse de mes désirs me semble volontaire. Je ne sais pas, les yeux dans mon âme s'articulent, les oisillons du jour chanteront l'incessant retour des paradis artificiels et des mémoires opprimées. Ton regard, dans la lueur de l'aurore, à côté du chat des mystère, a brillé sur des mots qui recherchent encore les passions de ce jour torturé. Depuis longtemps que je me suis évanouis dans des songes inédits, où j'ai vu le sang jaillir des esprits immortels, depuis tout ce temps, je n'ai pas bougé, je ne peux pas, je crois. L'engrenage fatal ne s'est pas mis en route ce matin. Où sont passées les chaînes d'argent de ma vie de citoyen ? Qu'y a-t-il ? Il n'y a qu'une réponse, je suis mort... Aix-en-Provence, le 23 mars 1984

IMPRESSIONS

J'invoque les impressions, comme les douceurs de nos histoires anciennes, pour un bref éclair t'imaginer mienne, Aussi les étoiles ressurgissent par milliers dans le néant, un homme a toute une vie pour, seul, les compter tristement. Verdure, le chemin coule vers demain, un autre souvenir va venir, aux accents d'amertume du linceul éclatant, et le bruissement des pas incertains cristallise harmonieusement les naissances inquiètes des aurores fatales. Un frissonnant remord dure dans les âges enfouis au fond de l'avenir. Soudain arrive le présent dilemme. Je ne crois pas aux normes de ce chantage où la fille des fous de perd, hurlant son silence, mémoire décapitée, sans cesse orientée dans de troubles horizons, sans autre raison que la mort de nos rêves. L'autre illusion berce un doute arrogant où, larmes après larmes, le soupir bleu de ma peur imagine en visions diaboliques le début du néant. Mais le soleil continue sa brillance étoilée aux cadences de l'espoir des peuples. Passion, question, une seule raison domine les cultures. Tyrannique cheminement où la liberté s'invente, se détruisant par là-même. Si le calice enchanté des puissances, si la rose des pleurs en silence se cache derrière l'illusion de beauté, le monde en mille craintes découpé, étrange devenir, devient encore ce songe dévasté. Planète naïve, encore un chemin qui me délivre... Perpignan

CAUCHEMAR

Par ces plaintes et ces vallées, mon âme emportée... Chaque fois que le jour meurt au soir de ma solitude, ma conscience m'abandonne aux mains des insomnies, et mes pensées divaguent dans de mystiques folies, les cauchemars à mes nuits sont un rituel prélude. Pas un crépuscule où la sérénité s'empare de moi, je me ronge d'éternel doute qui mine mon espoir, les couleurs de mes rêves sont pareilles au noir, qui compresse ce silence mortel mon unique loi. J'attends le maudissant le lendemain de mon réveil, qui me délivrera sans doute de la prison des nuits, qui encercle cette chambre où sombre toute vie, et je meurs d'images cassées dans ce vain sommeil. Mais la trêve ne vient pas et je compte ces enfers, mon imagination barbare s'amuse de ma souffrance,inventant tant de visions sournoises dans sa démence, et le lit de mon esprit est une immense guerre. Où chaque bataille qui dure est un cruel sanglot, un vaste remord qui s'étend dans ces lieux de l'exil, enfermé dans mon âme comme prisonnier de mon île, qui resurgit aux heures nocturnes de mon trouble repos. Les belles heures de mes jours se transforment ainsi, avant l'aurore éclatante qui me sauve de ma peur, le cauchemar alors disparaît dans ces nouvelles heures, mais avant de revivre recommencera la nuit. Dans un environnement de murmures circulaires, et de bruissements multicolores, où l'instant d'hier dévore l'instant présent, que j'écoute. Perpignan

Inconscience

Attentif est le silence qui traverse ces paroles fragiles, entre la pensée furtive et l'angoisse permanente. Un balancement sourd dans une cadence magique, et c'est le cycle, la forme de ce qui n'a pas de forme, la pulsion fondamentale d'un regard obscur et lointain. La solitude est la vérité première de toute connaissance et la peur est le sentiment fondateur de toute espérance. Je vous dérange parce que je suis différent mais vous me dérangez parce que vous êtes tous pareils. Dans l'humble progression des cerveaux mécaniques, la goutte, larme de cœur, évapore la raison. Encore une conquête plus pressante qui fait reculer les frontières de ma disparition. Mais le néant reste l'aboutissement de tout. Et comme une illusion fatale, je renverse l'équation de l'universel contingent. Mais ce n'est qu'une seconde qui m'appartient, déjà éteinte et à peine ressentie. La mécanique céleste de l'oubli divin reprendra le dessus. Vainqueur de l'âme, la matière creuse l'idéal jugement pour le rendre transparent, futile et inerte. La moquerie investit mon entourage démoniaque, chacun étant le démon pour autrui. La solitude est l'élément de toute société et la liberté s'efface devant la domination des vestiges de structures envahissantes. Le mot fait le temps, la page se déroule en minutant mon rêve, cristal intense où se meurt un futur inscrit dans des lignes qui ne savent rien dire. Au-dessus des dernières zones de lumière, la vérité sombre du vivant qui passe. La pensée est une folle musique, autant aberrante qu'inquiétante. La conscience est un crime car la mort est son but, elle est un suicide car ce but reste un mensonge... Horizon cassé, le lointain est couché devant le destin qui s'arrête et s'interroge. Rétrospectivement, la nécessité providentielle semble tout et tout décider. Perpignan