samedi 23 mars 2013

Les yeux de cristal

J'étais arrivé devant le jour, éteint et grisaillant
Parfois, je ne retrouve plus les battements de mon espérance
Et ma volonté meurt dans ce manque de confiance
Comme le jour où je me suis mis à douter de tout
A renier la beauté, et à ignorer les bras de mes amis
La fleur fânée au fond de mon miroir flétri
Une pâle peur, douceur et langueur
J'ai maintenant le désir mitigé d'impuissance
Qui me porte tout en haut de ma tête
Dans les sordides illusions d'une fraîche folie
Pour me sentir dans mon coeur
Pour prendre conscience de ma conscience
Devant les paysages bridés, je me suis abandonné
Peut-être que je ne reviendrais pas
Parce que, comme tout ceux que l'on enferme
Dans des murs de complexes
Qui font les prisons les plus inviolables et les plus maudites
Comme tout ceux qui ont enduré leur personne
Pareil au supplice des ténèbres foudroyés par vous
Comme tous ceux-là
J'ai l'envie de fuir
Sur la ligne des horizons perdus
Des voyages et des rencontres
Avant d'arriver devant les bouquets du bonheur
Je cultiverai les champs étoilés de ma torpeur
Et l'espace oublié de mon imaginaire
Les yeux démesurés et la bouche idolâtrée
La rencontre d'un autre
Qui me recherche au fond de moi
Dans ces yeux de cristal.

Le 13 mai 1984