dimanche 15 mai 2022

Une page

Dans les noires hantises, Dans la gloire promise, Dans les glaces fumées, Dans la trace effacée, Un arbre ivre crie, Un soleil gelé, La table de cuivre plie, Sous le soleil déterré. Le carillon insomniqaue annonce la mort, Devant les perles de sang, Entre tous ces gens, Le sorcier et le croque-mort, Une innocente rue, angoisse, Se métamorphose dans ma tête, Les vents et les tempêtes, Et mon rêve se froisse. Un chat, un homme, la foule, Les bruits colorés d'une vie sourde, Et les pas pressés, les personnes lourdes, Tournent, tournent, les regards roulent. Je suis un être innocent contemplant, Les pas qui écraseront nos cœurs, Je suis un poème mécontent, Parce que rien ne peut traduire ce malheur. Ce malheur, bonheur, bonne heure, Que mille mots ont déjà porté, La raison dans sa grandeur, S'est évaporée dans nos brumes éveillées. Il n'est pas de puériles excuses, Pour m'arrêter de taper dans son âme, Bien que les saisons s'usent, Je resterai fidèle à mon drame. J'aime les secondes sonores,qui bercent ces cadences, J'aime les douces nuits de voyage, J'aime les folies répétées qui me donnent la chance imprévue.

samedi 5 mars 2022

Le dîner

Tu m'attendais, rayonnante et impatiente, à la table de ce restaurant Dans un village du sud de la France, où pour la première fois, je t'ai parlé Mon coeur tonnait et mon sang bouillait Tu m'as pris la main et tu m'as demandé de t'emmener au pays où l'on ne revient pas C'est ce que j'ai fait Dans une promesse de nuit chaude et vaporeuse Sensuelle déesse de mes nuits et astre de mes jours Tu m'attendais

samedi 25 mai 2019

Absence

La radio est sourde, Intolérante solitude, Une présence vide et lourde, S'éteint dans cette plénitude. L'essentiel est absent, Dans cette sublime durée, L'immatérialité du temps, Devant l'ange excité. Ce cube de souffrance, Dans la nuit des douleurs, Efface les couleurs, Dans cet instant de délivrance. Une angoisse transparente, Se perd en cherchant, La pulsation du temps, Mais la vie est trop lente. Sueur de la peur ralentie, Des mains ouvertes dans le cri, Comme un vol ignoré, Transport heureux et crucifié, La magie s'est refermée, Sur le seul prisonnier, Dans sa mémoire oppressante. La mort est consentante... Aix-en-Provence - Le 3 août 1984

lundi 20 mai 2019

Tu ne comprend pas

Dans les rues des histoires tissent nos visages, Ils parlent de nos gestes sans regarder leur pauvre sort, Et ils feront tout pour nous détruire en attendant la mort, Pour la fierté livide, mais ils sont nos rouages. Toi, tu ne dis rien de ta vie, Pourtant, elle coule comme l'eau, elle frétille comme un poisson, Parce que tu es bien dans ta peau et que tu ne demandes rien. Vivre, puissamment, Les autres, ils parlent à ta place. Toi, tu voyages dans tes rêves qui vivent, ta vie qui rêve. Les temps dorés sont à toi, Tu tiens tes moments et ils te retiennent dans le temps. Les histoires me seront ainsi inutiles, Comme toi, Je n'ai plus besoin d'autres que ma foi. Pourtant, elle s'envole souvent, Avec l'espoir qui s'émiette. Grande, je la veux grande. Les parfums du bonheur prennent source dans le puits des espoirs, Mais il a besoin de force pour vaincre les néants des tristes quotidiens, L'habitude ronge tous les désirs. Ces pages restent seules, Comme un cri dans une foule paniquée, Qui peut comprendre ? Un mot, Seul, Isolé, Qui te regarde... et tu ne comprends pas. Aix-en-Provence - Le 27 juin 1984

samedi 18 mai 2019

L'abîme futur

Face à l'abîme futur, Face à l'être absolu, Face à l'incompréhension nue, Face aux jugements impurs, Il a rompu les chaînes d'amour, Et couper les racines du couple, Dans sa solitude, il s'accouple, Aux silences des nouveaux jours. Les autres n'ont rien dit, La douleur a dévoré, Les espoirs bafoués, Par le jeune loup maudit. Les solitaires s'en vont, Toujours dans leur vide, En quête de créations livides, Pour écrire des chansons. Tous ces cœurs meurtris, Par l'idéal illusoire, Par fuite du désespoir, Il a changé de vie. Devant ces jours nouveaux, Se demandant déjà, S'il réussira, A répondre à son écho. Aix-en-Provence - Le 18 avril 1984

vendredi 17 mai 2019

Une page

Dans les noires hantises, Dans la gloire promise, Dans les glaces fumées, Dans la trace effacée, Un arbre ivre crie, Un soleil gelé, La table de cuivre plie, Sous le soleil déterré. Le carillon annonce la mort, Devant les perles de sang, Entre tous ces gens, Le sorcier et le croque-mort, Une innocente rue, angoisse, Se métamorphose dans ma tête, Les vents et les tempêtes, Et mon rêve se froisse. Un chat, un homme, la foule, Les bruits colorés d'une vie sourde, Et les pas pressés, les personnes lourdes, Tournent, tournent, les regards roulent. Je suis un être contemplant, Les pas qui écraseront nos cœurs, Je suis un poème mécontent, Parce que rien ne peut traduire ce malheur. Ce malheur, bonheur, Que mille mots ont déjà porté, La raison dans sa grandeur, S'est évaporée dans nos brumes éveillées. Il n'est pas d'excuse, Pour m'arrêter de taper dans son âme, Bien que les saisons s'usent, Je resterai fidèle à mon drame. J'aime les secondes qui bercent ces cadences, J'aime les douces nuits de voyage, J'aime les folies répétées qui me donnent la chance, Celle qui fait vivre, aimer et écrire ma page. Aix-en-Provence - Le 3 juillet 1984

mercredi 15 mai 2019

Un Homme

Les jours n'ont plus d'âme dans la nuit des malheurs, Scintillante et cruelle, je suis abandonné, La force n'est pas assez glorieuse de tant de douleur, Les martyrs incessants nous contraignent d'exister, L'histoire, colorée rouge sang, Le quotidien maquillé gris souffrance, J'aime aussi les intenses moments, Quand s'arrêtera la cadence, Les vents sont dans la brise légère, Comme une aventure de mystérieux maraudeurs, Comme une valse en ton honneur, Les jours de demain sont déjà hier, Pour toi suffira un mot que je ne connais pas, Les oiseaux s'envolent pour nous, Sans comprendre je deviens fou, De n'être comme toi, La vague est fine, belle et sans fin, Je ne me calmerai pas, Un homme a peur de ses propres pas, Vêtu de mon angoisse jaunie, Rencontrer ma propre vie, Les yeux survivront dans un quatrain. Aix-en-Provence - Le 9 avril 1984