vendredi 30 novembre 2012

Entre...

Entre les sons et les nuits
La mer, la vague
Eteintes se retiennent sur les flancs
De mon enfance
Et du haut de l'observatoire
J'imagine, j'imagine
Encore une aventure perdue
Un temps que l'on cache
Entre les sons et les nuits

Entre les murs et les vents
Dans les myriades dénudées
Un souvenir
Heureuse, joyeuse, savoureuse
Sans haïr ceux qui haïssent
Pour grandir la gloire naïve
Au creux de ma fatigue
Les parfums mystiques
Entre les murs et les vents

Entre la fin et l'oubli
Tes yeux noyés dans ma cruauté
Ta plainte charmante
Et mon coeur désordonné
Un esprit ne saurait mentir
Aux voiles secrets de ta volupté
L'arbre décline
Aux horizons de ma pensée
Entre la fin et l'oubli

Entre les temps et les saisons
Brumes, vapeurs
Dans ces rides accablées
Où le désir se pâme
Où le désir s'efforce
De mourir dans mes gestes
Commandés par un ailleurs
Je crois au néant
Entre les temps et les saisons

Entre le cri et une larme
Défi de mort
Brûlé par les cieux
Tout est dans ce parchemin
Contemplant les ailes
Virevoltantes des lendemains
Mur d'incompréhension
Le souffle, le souffle
Entre le cri et une larme

Entre l'angoisse et la raison
Limites incontrôlables
Des finitudes incomparables
Dans nos mains, nos chemins
Errance et bonheur
Je vascillerai pour toi
Aux charmes lointains
De mon message, ta voix
Entre l'angoisse et la raison

Le 22 juin 1984

jeudi 29 novembre 2012

Dans ton doux souvenir : tragiques illusions...

Je suis étrangement vidé, amèrement étouffé
Par ces mortes années
L'air d'ici m'étrangle doucement par les douloureux regrets
Ton image pathétique torturant mes doux souvenirs
Tes gestes mélodieux agresseront toujours mon âme éteinte
Se répandant dans ma complainte
Je t'ai laissé m'oublier
Mais jamais t'oublier je ne pourrai
Un chant d'ivresse sur ma solitude repose
Et personne ne comprend ce mortel mouvement
Les songes se pétrifient aux caresses de ta mémoire
Tristement, je fuis vers les funestes ostensoirs
Un firmament dans tes yeux
Et les spasmes de ton ventre
Ont moulé si longtemps la joie
De mes temps adorés
Et des rides de bonheur
Ont laissé place aux brumes du malheur
J'ai perdu ta lueur
Je suis aujourd'hui un cadavre mélancolique
Animé seulement par l'espoir de te redécouvrir
Ta conquête est céleste mais je ne suis que poussières
Plongées dans les machoires de l'enfer
Tu es mon vivant soleil

Mais je m'ouvre aux silences de ton lointain soupir
Pour entendre les flots désespérés d'un violon qui respire
La mort dans la tête et le vide dans le coeur
Une rayonnante musique traverse les pores de mes illusions
Je pleure une note sacrée dans l'angoisse divine de ta beauté
La brise amoureuse me transporte dans une tempête fanatique
Et dans mes souvenirs brisés avec toi je meurs d'aimer

L'infernal tambour de la consciente raison
S'écroule sans cesse devant mes fatidiques utopies
M'empêchant de croire en la créatrice imagination
M'interdisant les contrées mystérieuses de nos tendres folies
Il bat les rythmes saccadés de ma foi trahie qui se meurt
Et les jours se dévorent dans l'inlassable lassitude
La grisaille règne puissamment sur mes lendemains condamnés
Je voyage pourtant si loin aux souffles chaleureux
De ta bouche enchantée d'où s'échappent méticuleusement
Le verbe magnifique de ton élégance mystique
Dans l'adoration totale de ton être et de ton existence
Je construis chaque seconde les prisons de l'indifférence
Qui me rejettent sans cesse sur les rives de l'oubli
Mais la croyance aura raison du quotidien
J'exploserai un jour dans le miracle harmonieux
De nos rencontres éternelles qui, rattachant nos deux mains,
M'inviteront à jamais dans les paradis de nos amoureuses destinées

Le 6 décembre 1984

La douleur défunte

Oublier est une trêve
Dans les coeurs hallucinés
Dans le poëme et dans mes rêves
Des âmes abandonnées

C'est vrai, questionner est facile
Mais ton regard indocile
Me poignarde le coeur
Dans le plaisir, dans la douleur
Le bonheur voyage dans nos têtes
Et comme un vivant jour de fête
Ton sourire m'épanouit
Dans l'espace et l'oubli
Tes bras vagabondeurs
Ton visage charmant
De tes mots surgit un coeur
Qui aimera les gens
Car ta vie est un voyage
Qui t'emmènera dans ton être
J'accompagnerai ce pélerinage
Par la magie de tes lettres
La musique m'a aidé
A comprendre les sentiments
Ta rencontre m'a donné
La force des vivants
Aussi ton étoile
Qui toujours me dévoile
Les secrets de la nuit
Doit éblouir ma vie
Les secondes se dérobent
Et le temps m'enrobe
Des plaisirs incommensurables
De te revoir, admirable
Ma plume s'est éteinte
Dans l'espace de ce jour
Dans la douleur défunte
Nos deux vies se parcourent...

Le 20 avril 1984

mercredi 28 novembre 2012

Dans les silences

Dans les silences répétés
Métaphore
Les caricatures ensorcelées
Jettent l'or
De ces saveurs vaincues
A nos têtes nues
Et dans les ombres indéfinies
Un rire
Et dans les pas, la nostalgie
Mourir
Là, rendez-vous de nos larmes
Là, le lieu de nos alarmes
Et les ventres endormis
Contre
Tous ces coeurs ennemis
Rencontre
Les décisions ultimes de ceux
Qui me dominent pour toujours
Je reste assis dans un creux
Où les vertiges de mon labour
Les âmes, les tristesses
Hautaines et grandiloquentes
Paresse
Impatiente
On ne pourra trouver qu'une ligne
De dérision
Définition
D'un tableau que le créateur signe
Devant nos silences
Dans les silences

Il croit encore à ses passions
Je ne sais pas
Je ne sais pas...

Le 20 juin 1984

Un homme

Les jours n'ont plus d'âme dans la nuit des malheurs
Scintillante et cruelle, je suis abandonné
La force n'est pas assez glorieuse de tant de douleur
Les martyrs incessants nous contraignent d'exister

L'histoire, colorée rouge sang
Le quotidien maquillé gris souffrance
J'aime aussi les intenses moments
Quand s'arrêtera la cadence

Les vents sont dans la brise légère
Comme une aventure de mystérieux maraudeurs
Comme une valse en ton honneur
Les jours de demain sont déjà hier

Pour toi suffira un mot que je ne connais pas
Les oiseaux s'envolent pour nous
Sans comprendre je deviens fou
De n'être comme toi

La vague est fine, belle et sans fin
Je ne me calmerai pas
Un homme a peur de ses propres pas

Vêtu de mon angoisse jaunie
Rencontrer ma propre vie
Les yeux survivront dans un quatrain

Le 9 avril 1984

mardi 27 novembre 2012

L'abîme futur

Face à l'abîme futur
Face à l'être absolu
Face à l'incompréhension nue
Face aux jugements inpurs

Il a rompu les chaînes d'amour
Et couper les racines du couple
Dans sa solitude, il s'accouple
Aux silences des nouveaux jours

Les autres n'ont rien dit
La douleur a dévoré
Les espoirs bafoués
Par le jeune loup maudit

Les solitaires s'en vont
Toujours dans leur vide
En quête de créations livides
Pour écrire des chansons

Tous ces coeurs meurtris
Par l'idéal illusoire
Par fuite du désespoir
Il a changé de vie

Devant ces jours nouveaux
Se demandant déjà
S'il réussira
A répondre à son écho

Le 18 avril 1984

Tu ne comprends pas

Dans les rues des histoires tissent nos visages
Ils parlent de nos gestes sans regarder leur pauvre sort
Et ils feront tout pour nous détruire en attendant la mort
Pour la fierté livide, mais ils sont nos rouages

Toi, tu ne dis rien de ta vie

Pourtant, elle coule comme l'eau, elle frétille comme un poisson
Parce que tu es bien dans ta peau et que tu ne demandes rien

Vivre, puissamment
Les autres, ils parlent à ta place

Toi, tu voyages dans tes rêves qui vivent, ta vie qui rêve

Les temps dorés sont à toi
Tu tiens tes moments et ils te retiennent dans le temps

Les histoires me seront ainsi inutiles
Comme toi
Je n'ai plus besoin d'autres que ma foi

Pourtant, elle s'envole souvent
Avec l'espoir qui s'émiette

Grande, je la veux grande

Les parfums du bonheur prennent source dans le puit des espoirs
Mais il a besoin de force pour vaincre les néants des tristes quotidiens
L'habitude ronge tous les désirs

Ces pages restent seules
Comme un cri dans une foule paniquée
Qui peut comprendre ?

Un mot

Seul

Isolé

Qui te regarde... et tu ne comprends pas

Le 27 juin 1984

dimanche 25 novembre 2012

Une page

Dans les noires hantises
Dans la gloire promise
Dans les glaces fumées
Dans la trace effacée

Un arbre ivre crie
Un soleil gelé
La table de cuivre plie
Sous le soleil déterré

Le carillon annonce la mort
Devant les perles de sang
Entre tous ces gens
Le sorcier et le croque-mort

Une innocente rue, angoisse
Se métamorphose dans ma tête
Les vents et les tempêtes
Et mon rêve se froisse

Un chat, un homme, la foule
Les bruits colorés d'une vie sourde
Et les pas pressés, les personnes lourdes
Tournent, tournent, les regards roulent

Je suis un être contemplant
Les pas qui écraseront nos coeurs
Je suis un poème mécontent
Parce que rien ne peut traduire ce malheur

Ce malheur, bonheur
Que mille mots ont déja porté
La raison dans sa grandeur
S'est évaporée dans nos brumes éveillées

Il n'est pas d'excuse
Pour m'arrêter de taper dans son âme
Bien que les saisons s'usent
Je resterai fidèle à mon drame

J'aime les secondes qui bercent ces cadences
J'aime les douces nuits de voyage
J'aime les folies répétées qui me donnent la chance
Celle qui fait vivre, aimer et écrire ma page

Le 3 juillet 1984

Absence

La radio est sourde
Intolérante solitude
Une présence vide et lourde
S'éteint dans cette pleinitude
L'essentiel est absent
Dans cette sublime durée
L'immatérialité du temps
Devant l'ange excité

Ce cube de souffrance
Dans la nuit des douleurs
Efface les couleurs
Dans cet instant de délivrance
Une angoisse transparente
Se perd en cherchant
La pulsation du temps
Mais la vie est trop lente

Sueur de la peur ralentie
Des mains ouvertes dans le cri
Comme un vol ignoré
Transport heureux et crucifié
La magie s'est refermée
Sur le seul prisonnier
Dans sa mémoire oppressante

La mort est consentante

Le 3 août 1984

Je suis...

Je suis tout sauf ce que je veux être
Je voudrais tant exister mais ne fais que paraître
Je suis le matin gris perdu dans mes conversations
Je suis l'absence noire, une énigme sans nom
Mon but m'a déjà oublié
Ma gloire m'a quitté

Je suis un songe éphémère rongé par un fol espoir
Je suis un mensonge fou, un monde de mots dérisoirs
Je suis l'étape de la providence avant la mort
Un bâteau errant qui jamais n'atteindra son port
Mes yeux ont perdu le pouls des sentiments
Et mon âme n'entends plus le vide du jugement

Fatale nuit des brumes et des vertes confidences
Où je me contorsionnai dans des cris de silence
Tragique vision, fragile sensation
Où je me déchirai dans des remords heureux
Où j'ai fuis pour jamais l'ordre moral des dieux
Fanatique et angoissante illusion

J'ai tout dit sauf ce que je voulais dire
Voulant me faire comprendre, personne pour m'entendre
Je suis le soir maudit, le lac pourri et la lumière tendre
je suis le chemin perdu dans l'espace des délires

Le 14 novembre 1984

Les océans rouges

Dans les océans rouges de tes larmes divines
Un coeur immensément pur vient troubler mes orgueils

Tu es la beauté que l'on désire
Tu es le secret des temps magiques
Tu es l'extase tyrannique
Tu es l'alliance des plaisirs

Comme la fleur éternelle que les dieux pour toi cueillent
Un calice d'amour baigne dans ta peau si fine

Les souvenirs inquiéts m'interdisent ton regard
Dans un autre abîme de bonté ma vie s'est éperdue

Pourtant, ton visage rayonnant
De passions sincères et d'ivresse
Me plongent dans une belle détresse
Il me faut vivre t'abandonnant

Tu te donnes totalement dans ton bonheur qui me tue
Je t'aime assurément mais je t'ai connu trop tard

T'admirant dans ta rêverie mystérieuse et solennelle
Tes gestes de soleil, ta parure mélancolique si forte

On ne peut que t'adorer en folie
Te sublimer de caresses et de baisers
J'envie les joies que tu pourras donner
A celui qui te donnera sa vie

Les délices ennivrants que depuis tu m'apportes
Se transforment soudain en remords trop cruels

Pardonnes-moi
De l'injuste loi
Qui dirige mon sort
Si loin de ton corps

Pardonnes-moi
De l'insolente foi
Qui écarte mon voyage
De ton doux visage

Pardonnes-moi encore
De ces milles efforts
Qui transporte mon coeur
Loin de ton bonheur

Il est tant d'amour impuissants devant la puissance de l'amour
Et du temps...

Le 29 décembre 1984

Les pensées sauvages

Les songes ténébreux aux doux chants de la mort
Voile mystérieux au couchant indolore
Nausée abonde dans les coeurs
Nauséabonde qui m'écoeure
Aux soucis magistraux des tiraillements prodigieux
Je cherche ton corps et je cherche tes yeux
Un effacement progressif comme une mortelle torture
Depuis qu'ici bas j'existe, toujours durs
Où sont les idoles immortelles
Qui ont fait de toi la plus belle ?
Des vies que j'ai aimé
Des vies que j'ai quitté

L'indignation hargneuse m'indispose trop souvent
Et j'en oublie de mourir dans ces funestes jugements
Jusqu'où iront-ils dans leurs sensations moribondes
Dans leurs dédains cacophoniques, dans leur vide immonde ?
Jusqu'où iront-ils conquérir la monotonie ?
Et la peur recule devant le néant
Des cirques de bétons impressionnants
Infernale danse grotesque de la machinerie...

La montée assourdissante dans la caverne arrogante
Etouffe peu à peu les formes de mes pages pensantes
Sur les creux infinis des vagues mélancoliques
Devant le feu de folie se meurt le fatidique
Moment du rêve et de l'espérance
Aux jours interrompus, je pense
Et ne trouve encore que les souvenirs de mon oubli
Revoyant les fols débris de mes pensées, je ris...

Ô incantations lunatidiques
Ô frustrations charismatiques
je chanterai pour vous le génie de la foi
Ebranlant dans le monde un monde de fracas
Et chassant dans nos regards ces tristes émois
Je me réveillerai soucieux d'être vivant là-bas
Dans les bras de ces êtres absents
Où le temps n'est plus durée
Et la durée encore effacée
Par un temps inconscient
Sous de tragiques vocalités, sous ces envolées, fleurs d'extases
Des myriades indomptées, libertines piétés, les sons se suicident
Dans la danse intense du bruit qui pense...

La journée s'éteint, amère et sans fin, la brise se pose dans le vent
Fuite des mots, indécision fatale, je passe un temps
A contempler l'invisible rayon d'une torpeur envahissante
Et des souriantes amitiés renversent la solitude pensante
La tristesse compresse une fatale excitation
Peu à peu, les paroles recouvrent la seule question...

Déjà disparues, les feuilles jaunies éparpillées dans le passé
Car on ne voit jamais assez loin, on ne regarde jamais assez près
L'art est long a dit le maître des douleurs poétiques
Je reste craintif dans l'admiration de l'être magique
Qui, dans ses écritures immortelles, a tout dit de l'incompréhensible
J'aime à admirer, à la beauté je suis sensible
Adieu, larmes de joies rimantes
Je vous vénère dans mon corps et vous adore dans l'existence
J'adonne mes libertés à me cloîtrer dans ces phrases qui pensent
Adieu, monotonie des âmes mourantes...

Il reste dans le coeur qui s'égare
Une intense pulsion d'où naissent les regards
Qui dictent la pensée dans ces mots délivrés
Pour rendre heureux celui qui les a érigés

Le 22 décembre 1984