mardi 14 avril 2015
A lire et à oublier...
Messieurs, j'ai aujourd'hui décidé, mais qu'ai-je décidé ?
On ne m'a rien demandé, qu'est-ce qu'on ne m'a rien demandé ?
Qui a posé une question ? Qui m'a réclamé de l'aide ?
Je ne suis pas sûr de savoir si l'on a besoin que je dise quelque chose
Que dirais-je bien ? Je ne sais pas parler
Et si un son s'échappe de là-dedans, il tombera seul
Contre le vide de tous ces regards sourds
Et puis, de toute façon, je n'ai peut-être pas envie de leur parler
Ils n'ont sûrement pas besoin de m'entendre
La rue des destins est trop grande, la place n'entend rien pour qui s'y perd
Mais je ne me suis pas perdu, Où pourrais-je me perdre ?
Il y a, qui sait, une porte qui s'ouvre
Et derrière, il y a des gens pour me guider, pour me parler, pour m'écouter
Pour m'ouvrir la porte, elle est fermée !!
Mais je ne les connais pas ces gens
Et ils ne m'ont jamais vu, ils ne m'entendront pas, le mur est clos
Mais comment faire pour attraper leur coeur ? Je pense qu'ils n'existent que dans ma tête
Tout est dans ma tête, mais il n'y a rien dans ma tête
Tête, tête, pourquoi je parle toujours de ma tête ?
C'est le vent, Il tourne, il tombe, et elle craque lentement dans son usure
Voyez-vous, je me surprends à ne rien dire, Que dis-je ?
C'est déjà beaucoup parler que de ne rien dire
Et puis, je l'ouvrirais un jour cette porte, même si elle n'existe pas
Je l'inventerai avec le néant de ma mémoire
Je la construirai pour la détruire, tout se bâtit pour s'effondrer
Je dois me bâtir, pourquoi dois-je faire cela ?
Et pourquoi cette question ? On ne m'a rien demandé, cela n'est pas important
Oui, j'ai aujourd'hui décidé, mais...
Le 16 février 1984
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