vendredi 17 mai 2019

Une page

Dans les noires hantises, Dans la gloire promise, Dans les glaces fumées, Dans la trace effacée, Un arbre ivre crie, Un soleil gelé, La table de cuivre plie, Sous le soleil déterré. Le carillon annonce la mort, Devant les perles de sang, Entre tous ces gens, Le sorcier et le croque-mort, Une innocente rue, angoisse, Se métamorphose dans ma tête, Les vents et les tempêtes, Et mon rêve se froisse. Un chat, un homme, la foule, Les bruits colorés d'une vie sourde, Et les pas pressés, les personnes lourdes, Tournent, tournent, les regards roulent. Je suis un être contemplant, Les pas qui écraseront nos cœurs, Je suis un poème mécontent, Parce que rien ne peut traduire ce malheur. Ce malheur, bonheur, Que mille mots ont déjà porté, La raison dans sa grandeur, S'est évaporée dans nos brumes éveillées. Il n'est pas d'excuse, Pour m'arrêter de taper dans son âme, Bien que les saisons s'usent, Je resterai fidèle à mon drame. J'aime les secondes qui bercent ces cadences, J'aime les douces nuits de voyage, J'aime les folies répétées qui me donnent la chance, Celle qui fait vivre, aimer et écrire ma page. Aix-en-Provence - Le 3 juillet 1984

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