lundi 20 mai 2019

Tu ne comprend pas

Dans les rues des histoires tissent nos visages, Ils parlent de nos gestes sans regarder leur pauvre sort, Et ils feront tout pour nous détruire en attendant la mort, Pour la fierté livide, mais ils sont nos rouages. Toi, tu ne dis rien de ta vie, Pourtant, elle coule comme l'eau, elle frétille comme un poisson, Parce que tu es bien dans ta peau et que tu ne demandes rien. Vivre, puissamment, Les autres, ils parlent à ta place. Toi, tu voyages dans tes rêves qui vivent, ta vie qui rêve. Les temps dorés sont à toi, Tu tiens tes moments et ils te retiennent dans le temps. Les histoires me seront ainsi inutiles, Comme toi, Je n'ai plus besoin d'autres que ma foi. Pourtant, elle s'envole souvent, Avec l'espoir qui s'émiette. Grande, je la veux grande. Les parfums du bonheur prennent source dans le puits des espoirs, Mais il a besoin de force pour vaincre les néants des tristes quotidiens, L'habitude ronge tous les désirs. Ces pages restent seules, Comme un cri dans une foule paniquée, Qui peut comprendre ? Un mot, Seul, Isolé, Qui te regarde... et tu ne comprends pas. Aix-en-Provence - Le 27 juin 1984

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