samedi 6 juin 2015

DERAISON

A l'aube des sentinelles égarées, un à un, les plaisirs envolés, depuis la haine des grands gardiens, l'usure blanche en mon sein. Folie sensuelle, myriades d'étincelles, par les oublis sacrés où meurent mes sentiments, par l'idyllique fossé creusant le firmament, je jette un autre regard, déclenchant mille hasards, et dans l'ultime requête que j'adresse à l'indifférence, et dans le dernier pardon que j'implore en silence, une fenêtre violée, un rideau déchiré. Le vide absolument grotesque d'un passé qui s'ignore, farandole burlesque que l'irréversible dévore, l'homme est la cruelle frontière vivante et consciente, entre un souvenir qui le creuse et un espoir qu'il s'invente. Il connait l'amertume de penser, il en a fait une puissance de rêves, dans le moindre repli de ses années, il y a un univers qui s'achève. Il arrive aujourd'hui, impossible la blanche fleur, la blanche nuit, comme au royaume, dans un désert, debout, devant, le mur du sommeil. Souvent le miracle en son sein, casse la flamme endormie, tient la fougue si lointaine, cache le nouveau parchemin, au coeur envahi. Mes artères capricieuses et mes songes affaiblis ont l'âme dans l'ombre et l'ombre infinie. Il arrive aujourd'hui, l'instant d'amour frissonnant, déraille le temps dans le passé inventé, illusoire amertume, illusoires pensées. Au clan de l'amertume, tu ne vois qu'un unique visage où se dessinent les langueurs d'impérissables songes. Trahisons des souvenirs comme des lambeaux en éclats de douleur, dans les mots et les pensées, le vide reste théorique et sans regard. Et dans la présence de celle qu'on veut oublier, la raison s'ignore, comme dans une fuite systématique, rappelant comme un réflexe de bonheur. Je regarde encore demain, et n'oublie pas d'où je viens, c'est au clan de l'amertume, la rançon d'un intense sentiment, l'impossible.

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