samedi 1 décembre 2012

Création

Tu ne connais pas la mort, mais tu as vu ta naissance
D'un Dieu de l'éternel, tu n'es donc point l'essence
Ton immortalité n'est pas éternité
Ainsi, tu es demi-Dieu car dans ton commencement
Tu as un jour dans l'aube des temps surgit du néant
Dieu qui jamais ne finira, n'a jamais commencé
Dans son existence sans durée, Il est
Une larme de pureté dans les convulsions cruelles
De l'interte matière, de ce froid univers
Ont surgit des pleurs de l'inconscience éternelle
Pour donner à l'existence l'intelligence de son calvaire
Création sublime de l'ignorance des choses physiques
Des molécules fatales est née la pensée en liberté
Du destin de la nature, de la providence des instincts
Le vide a engendré l'angoisse, la peur, l'humain
De l'éternel équilibre est né un temps, une durée
L'automatique mécanisme des lois a engendré la vie historique
De la nature est sorti l'homme mais nature il n'est plus
Il est le lieu d'un vertige dans la rencontre fatidique
D'un temps passé dans le souvenir et d'un temps imprévu
Où le présent sans jamais se fixer comme une ligne mélodique
Ne peut qu'exister que si durée s'écoule, futur devenant passé
Toujours en équilibre, l'homme est ainsi consumé
Alors que les générations changent, la question demeure
Alors que les siècles évoluent, il reste la même peur
Dans les arts d'hier et dans les arts de demain
Peintres et poètes, acteurs et musiciens
Dans leur quête incessante du changement et de la différence
Répéterons toujours l'évidente illusion et l'éternelle apparence
Les notes tristes et belles des poésies droguées
Les couleurs suaves et chaudes de nos musiques sacrées
Et les mots majeurs du chant des comédies
Fixent à jamais notre éphémère vie
Cette immortalité de l'art est elle aussi condamnée
Par l'insolente ivresse de nos fatalités
Il n'y a que le néant qui puisse se passer du temps
L'art est histoire, et l'histoire mène à la fin sûrement

Le 27 décembre 1984

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