dimanche 25 novembre 2012

Les pensées sauvages

Les songes ténébreux aux doux chants de la mort
Voile mystérieux au couchant indolore
Nausée abonde dans les coeurs
Nauséabonde qui m'écoeure
Aux soucis magistraux des tiraillements prodigieux
Je cherche ton corps et je cherche tes yeux
Un effacement progressif comme une mortelle torture
Depuis qu'ici bas j'existe, toujours durs
Où sont les idoles immortelles
Qui ont fait de toi la plus belle ?
Des vies que j'ai aimé
Des vies que j'ai quitté

L'indignation hargneuse m'indispose trop souvent
Et j'en oublie de mourir dans ces funestes jugements
Jusqu'où iront-ils dans leurs sensations moribondes
Dans leurs dédains cacophoniques, dans leur vide immonde ?
Jusqu'où iront-ils conquérir la monotonie ?
Et la peur recule devant le néant
Des cirques de bétons impressionnants
Infernale danse grotesque de la machinerie...

La montée assourdissante dans la caverne arrogante
Etouffe peu à peu les formes de mes pages pensantes
Sur les creux infinis des vagues mélancoliques
Devant le feu de folie se meurt le fatidique
Moment du rêve et de l'espérance
Aux jours interrompus, je pense
Et ne trouve encore que les souvenirs de mon oubli
Revoyant les fols débris de mes pensées, je ris...

Ô incantations lunatidiques
Ô frustrations charismatiques
je chanterai pour vous le génie de la foi
Ebranlant dans le monde un monde de fracas
Et chassant dans nos regards ces tristes émois
Je me réveillerai soucieux d'être vivant là-bas
Dans les bras de ces êtres absents
Où le temps n'est plus durée
Et la durée encore effacée
Par un temps inconscient
Sous de tragiques vocalités, sous ces envolées, fleurs d'extases
Des myriades indomptées, libertines piétés, les sons se suicident
Dans la danse intense du bruit qui pense...

La journée s'éteint, amère et sans fin, la brise se pose dans le vent
Fuite des mots, indécision fatale, je passe un temps
A contempler l'invisible rayon d'une torpeur envahissante
Et des souriantes amitiés renversent la solitude pensante
La tristesse compresse une fatale excitation
Peu à peu, les paroles recouvrent la seule question...

Déjà disparues, les feuilles jaunies éparpillées dans le passé
Car on ne voit jamais assez loin, on ne regarde jamais assez près
L'art est long a dit le maître des douleurs poétiques
Je reste craintif dans l'admiration de l'être magique
Qui, dans ses écritures immortelles, a tout dit de l'incompréhensible
J'aime à admirer, à la beauté je suis sensible
Adieu, larmes de joies rimantes
Je vous vénère dans mon corps et vous adore dans l'existence
J'adonne mes libertés à me cloîtrer dans ces phrases qui pensent
Adieu, monotonie des âmes mourantes...

Il reste dans le coeur qui s'égare
Une intense pulsion d'où naissent les regards
Qui dictent la pensée dans ces mots délivrés
Pour rendre heureux celui qui les a érigés

Le 22 décembre 1984

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