vendredi 15 mai 2015

EVEIL

Encore une matinée dorée, dans la tristesse de mon rude sommeil. L'oeil s'ouvrant a cassé mon éveil doré dans le matin glacé. Difficilement, il a retrouvé la vue, de sa conscience faible, égarée ce matin. Pupille concentrée sur un songe lointain, regard s'éternisant sur une pensée perdue. Peu à peu, les formes ont fuit les ombres, l'image mystérieuse de ce monde réel a recouvert les draps de mille chandelles. La forme dans la forme, et puis le nombre infiniment passé de cette scène répétée, pour un oeil qui se détache de sa mort temporaire, oscillant entre l'oubli et l'illusion amère, de se retrouver vivant dans ces temps éveillés. Et le regard blanchi dans le regard blessant, dans un âge fragile d'où la nuit s'est enfuie, et l'oeil continuant sa danse en recherchant les derniers instincts du quotidien banni. Encore une matinée dorée où se disjoignent le rêve et le réveil, l'oeil mourant a détruit les merveilles dorées de mes histoires inventées. J'ai encore souvent détesté les destins fabriqués qui attachent chaque être de ces temps à un lieu si petit, à une tâche si faible, à une vie si misérable alors que pourtant aujourd'hui les hommes sont capables de tant de belles choses impensables jusqu'alors, celles-ci étant réservées à ceux qui construisent ces prétendues destinées, eux qui ne les subiront jamais...

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