mercredi 13 mai 2015

NOUVELLE

Les yeux grands, je te regarde, la bouche ouverte, je t'écoute, les autres sont autour de nos vies, avide de les connaitre et d'apprendre à les connaitre. Mais, je ne dis pas qui je suis, je n'étalerais plus jamais le voile de mes pensées. Elles se formeront, à vous écouter, à vous suivre, à vous quitter. Exister pour les autres et bannir sa propre prison, c'est difficile de s'éteindre pour la lumière de vies inconnues. Mais c'est un plaisir incommensurable de vous découvrir, voulant vivre dans la joie de vos passions. J'ai ainsi tant de choses à apprendre sur la route, j'ai parlé avec cet homme, seul aujourd'hui, parce que sa promise avait rejoint l'abîme des rêves infinis, trop habituée à la vie à deux. Mais la mort nous apprend à vivre avant de nous détruire. Il y a des gens simples mais si riches de sentiments. Je passerai le temps de mon temps à revivre ces siècles d'histoire qui ont bercé nos routes truquées de hasard et de destinée. Pour l'inconnue bleue, j'ai sacrifié la beauté de vingt-huit mois d'amour-folie et de bonheur multiplié par deux pour le hasard de ce cruel choix, j'ai cassé les espoirs et les avenirs de ma magnifique compagne. Je n'en parlerai jamais, seulement dans mes livres fanés, où s'enterre ma réflexion usée par la honte de mes gestes. Pour ma liberté égoïste, je coupe les fils immortels de notre amour. Déjà, tu vis avec les autres et tu m'oublies. Ta souffrance va disparaître au fur et à mesure que grandira la mienne. Les sueurs de mon coeur s'évaporent dans une éternelle indifférence. L'amour n'a de sens que pour la vie, mais vivre n'a pas de sens. Demain sera déjà un souvenir et la page continuera à me sourire. Je me sens dans un ailleurs, moins seul et moins ignorant... Je me répète dans l'oubli de mon désir perpétuel, subtil et langoureux anathème. Je redécouvrirai les visages inventés dans mes "je meurs", dans mes "je t'aime". Les illusions et les visions traquent à chaque instant, à chaque siècle, les mémoires qui se cherchent et les regards qui se transpercent dans l'habitacle noir, dans une chaumière sans toit et sans mur. Les horizons se rencontrent et d'insolentes dérisions se dévoilent les mystères de nos passions bleues étoilées.

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