dimanche 12 mai 2019

Dans ton doux souvenir : tragiques illusions...

Je suis étrangement vidé, amèrement étouffé, Par ces mortes années, L'air d'ici m'étrangle doucement par les douloureux regrets, Ton image pathétique torturant mes doux souvenirs, Tes gestes mélodieux agresseront toujours mon âme éteinte, Se répandant dans ma complainte, Je t'ai laissé m'oublier, Mais jamais t'oublier je ne pourrai, Un chant d'ivresse sur ma solitude repose, Et personne ne comprend ce mortel mouvement, Les songes se pétrifient aux caresses de ta mémoire, Tristement, je fuis vers les funestes ostensoirs, Un firmament dans tes yeux, Et les spasmes de ton ventre, Ont moulé si longtemps la joie, De mes temps adorés, Et des rides de bonheur, Ont laissé place aux brumes du malheur, J'ai perdu ta lueur, Je suis aujourd'hui un cadavre mélancolique, Animé seulement par l'espoir de te redécouvrir, Ta conquête est céleste mais je ne suis que poussières, Plongées dans les mâchoires de l'enfer, Tu es mon vivant soleil. Mais je m'ouvre aux silences de ton lointain soupir, Pour entendre les flots désespérés d'un violon qui respire, La mort dans la tête et le vide dans le cœur, Une rayonnante musique traverse les pores de mes illusions, Je pleure une note sacrée dans l'angoisse divine de ta beauté, La brise amoureuse me transporte dans une tempête fanatique, Et dans mes souvenirs brisés avec toi je meurs d'aimer. L'infernal tambour de la consciente raison, S'écroule sans cesse devant mes fatidiques utopies, M'empêchant de croire en la créatrice imagination, M'interdisant les contrées mystérieuses de nos tendres folies, Il bat les rythmes saccadés de ma foi trahie qui se meurt, Et les jours se dévorent dans l'inlassable lassitude, La grisaille règne puissamment sur mes lendemains condamnés, Je voyage pourtant si loin aux souffles chaleureux, De ta bouche enchantée d'où s'échappent méticuleusement, Le verbe magnifique de ton élégance mystique, Dans l'adoration totale de ton être et de ton existence, Je construis chaque seconde les prisons de l'indifférence, Qui me rejettent sans cesse sur les rives de l'oubli, Mais la croyance aura raison du quotidien, J'exploserai un jour dans le miracle harmonieux, De nos rencontres éternelles qui, rattachant nos deux mains, M'inviteront à jamais dans les paradis de nos amoureuses destinées. Aix-en-Provence - Le 6 décembre 1984

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