mercredi 8 mai 2019

Les soupirs

Le temps indécis se retourne Sur mes ambitions maladives L'espoir tourmenté me détourne Des abandons, angoisses craintives Un furtif rayon découvre le jour Luminaires pâlis dans la nuit de silence Dans les gouffres en cadence Je fuis peu à peu mon retour Le retour aux matières Aux gestes trompeurs et aux colères Dans l'étrangère réalité Des vies perdues, fatalité La danse violent m'emporte Au-delà des mots et des raisons Dans cette pièce sans porte Dans ce souvenir en dérision Un bouquet de dentelles Un regard froissé Dans le sang glacé S'estompe la chandelle Sombre amertume Le soir me parfume De ses plus grandes couleurs La douleur dans le bonheur La journée est ailleurs Je ne reconnais rien de ce qui m'entoure Je reviendrai tout à l'heure Et serais absent pour toujours Dans ce labyrinthe construit par moi-même Je chercherai ma trace Dans ce miroir à deux faces Je poserai l'emblême Un symbôle perdu dans les symbôles Un homme sans rôle Pour dire que je n'ai pas réussi Pour dire que je n'ai pas compris La fleur est bleue colorée Le ciel est encore profond L'horizon s'est éloigné De mon regard trop long Il reste devant ses mains perdues Pour se demander ce qu'il fera après Le présent toujours dépassé Par la vie que l'ennui a corrompu Et l'indifférence des coeurs boiteux Trop grande et c'est affreux Ils se donnèrent la main tant de fois Une lourde mort au fond de moi Des gens entrent dans nos vies Des espoirs subliment nos coeurs Mais tout au fond de nos folies Un enfant seul pleure Les principes resteront ridicules Et je meurs dans leur puissance Leur vérité n'a pas de sens Au lieu de tomber, je recule Devant la franchise, devant la sagesse Devant la bêtise et devant la détresse La passion s'enrobe d'amour Je ne suis d'aucun secours Ô Déesse des enfers passionnés L'ange se moque de ma maladresse Que tes fantasmes soient exhausés Dans la sueur de mes ivresses L'imagination donne les visages d'enfants Et les larmes du nouveau né Devant mon mur accablé J'ai contemplé ce furtif moment Où les sons et les couleurs se mêlaient dans leur stupeur Où la peur et le désir Se tiraillaient dans le plaisir Dans ce couloir silencieux S'est évadée ma jeunesse Dans ce dessin mélodieux S'est réfugiée ma tristesse Les voluptés naissantes Ont troublé mon destin Dans cet autre chemin Des lignes pensantes Le profil du mystère m'a ébloui Dans les odeurs nacrées évanouies Je prononce encore le mot du mensonge Les remords et les angoisses me rongent Il faudra vagabonder Dans les temps séduisants Les promesses de liberté Parcourent les ans Je rencontre l'ivresse de l'espace Aveugle et immobile dans la nuit Parmi les notes arrondies Les futurs conquis me prélassent Sur cette lettre, sur ce message L'intense question que je désire L'intense mort dans ce soupir Bastia - Le 8 mai 2019

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