mercredi 17 avril 2019

Les pages qui se suivent

Les cœurs sont frappés par le miroir transparent, et le soupir est éternel dans les randonnées éphémères. Tous les chemins vivants sont fragiles. Et ma vie enfermée dans ces murs de pensées. L'âme s'envolera dans les fumées des plaisirs inconscients. Il n'y a plus de sentiments, il n'y a plus de préjugés. L'esprit libre est une force aussi puissante que la mort. Mais comment vivre à côté de ceux qui ignorent ces passions utopiques ? Ce jour-là, un inconnu, que l'alcool avait engloutit, m'a surnommé le fou. J'étais flatté. Mais, dans ton regard inquiet, où la peur et l'angoisse s'entre-violaient, dans cette seconde de courage et de lâcheté, tu es venue juste pour nos mots. Tu voyages dans des idéals bafoués, mais j'ai peur de rêver, j'ai peur d'oublier. Pourtant, le rêve divague dans nos mémoires, l'ombre de la nuit s'est évaporée dans mes tympans impressionnés. Les formes ténébreuses de l'insomnie caressent les murs solitaires. L'horizon disparu étouffe mon regard et la pensée m'aveugle, je me souviens de ce sommeil éveillé. Nous étions dressés devant l'abîme de l'irréel, de la grande imagination qui dérange les folies et nous arrache du marasme quotidien. Dans la noire cité des solitudes, toutes les chambres étaient vides, abritant des corps endormis. Dans nos entrailles durcies, la musique de notre solitude est effrayante, doc attrayante. Mon cœur frappé par le miroir transparent va éclater dans ses élans d'illusions et de sensations empoisonnées. Mais on ne l'entend pas, tu ne l'entend pas. Aix-en-Provence, Le 20 mai 1984

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