samedi 27 avril 2019

Les yeux de cristal

J'étais arrivé devant le jour, éteint et grisaillant Parfois, je ne retrouve plus les battements de mon espérance Et ma volonté meurt dans ce manque de confiance Comme le jour où je me suis mis à douter de tout A renier la beauté, et à ignorer les bras de mes amis La fleur fanée au fond de mon miroir flétri Une pâle peur, douceur et langueur J'ai maintenant le désir mitigé d'impuissance Qui me porte tout en haut de ma tête Dans les sordides illusions d'une fraîche folie Pour me sentir dans mon cœur Pour prendre conscience de ma conscience Devant les paysages bridés, je me suis abandonné Peut-être que je ne reviendrais pas Parce que, comme tout ceux que l'on enferme Dans des murs de complexes Qui font les prisons les plus inviolables et les plus maudites Comme tout ceux qui ont enduré leur personne Pareil au supplice des ténèbres foudroyés par vous Comme tous ceux-là J'ai l'envie de fuir Sur la ligne des horizons perdus Des voyages et des rencontres Avant d'arriver devant les bouquets du bonheur Je cultiverai les champs étoilés de ma torpeur Et l'espace oublié de mon imaginaire Les yeux démesurés et la bouche idolâtrée La rencontre d'un autre Qui me recherche au fond de moi Dans ces yeux de cristal. Le 13 mai 1984

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