mardi 16 avril 2019

Suicide manqué

Dans l'enfermement, redouté et vécu, l'enfer me ment, ça me glace le cœur, je suis fourbu de douleurs, de ne pouvoir crier, de ne pouvoir pleurer. Et de toute cette horreur, contemplant mon malheur, ce monde cruel m’écœure, je voudrais sauter. Comme un spectacle, la foule m'attend, devant cette débâcle, je voudrais injurier. Ou alors périr, mais pas devant tous ces gens, il me prend l'envie folle de les tuer, comme ils m'ont assassiné. Je voulais me jeter, mais pas besoin de télé, pour retransmettre en direct ma mort programmée. Je n'ose plus bouger, je ne veux pas tomber, j'aimerai tant leur donner tort. Engourdi, effrayé, halluciné, il me faut m'évader de ces yeux si avides. Devant tous ces gens ébêtés, ahuris, je sens mon corps qui se vide. Tomber dans cette foule de badauds, pour épater les journaux et faire parler les hommes. Ou pour inscrire ma photo dans les faits divers entre deux colonnes. Non, désolé de vous décevoir, je ne veux plus mourir car je crois avoir compris ce soir, que ma vie pourrait encore me servir. Oui j'ai compris ce soir, que toute vie peut toujours servir... Thuir

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